Peut-on aider Haïti malgré la pandémie?

Leïla Jolin-Dahel
Collaboration spéciale
L'AQANU a mis sur pied une école professionnelle en Haïti qui vise une population montagneuse et paysanne incapable de subvenir directement à ses besoins de formation.
Photo: Photo fournie par l'AQANU L'AQANU a mis sur pied une école professionnelle en Haïti qui vise une population montagneuse et paysanne incapable de subvenir directement à ses besoins de formation.

Ce texte fait partie du cahier spécial Coopération internationale

Composée uniquement de bénévoles, l’Association québécoise pour l’avancement des Nations unies (AQANU) continue de contribuer au développement en Haïti, malgré les multiples défis posés par la pandémie de COVID-19. Entretien avec le président de l’ONG, le Dr Emilio Bazile.


 

Vos projets ont-ils pu continuer malgré l’arrivée de la pandémie ?

Nous avons continué à travailler en Haïti avec nos projets déjà en cours. On avait déjà réservé de l’argent pour ces projets et on en a donc au moins six actuellement sur le terrain. Chaque comité régional [Montréal, Bois-Francs, Granby et Outaouais] doit amasser de l’argent, que l’on utilise pour mener nos projets. C’est donc pour 2021-2022 qu’il y a un problème majeur. Les fonds amassés ont baissé et on est obligés au niveau des quatre régions de travailler pour trouver d’autres façons de fonctionner.

 

Dans le bulletin de janvier de l’AQANU, il est écrit que le comité de l’Outaouais a connu une baisse de 50 % de ses revenus annuels. Est-ce que les autres régions connaissent un scénario similaire ?

Il y a une baisse, c’est certain. On n’a pas retrouvé les fonds des années précédentes. Notre déjeuner annuel a traditionnellement lieu au mois d’avril. Il y a plus de 300 personnes qui participent chaque année. On y donne une conférence pour faire de la sensibilisation à ce que l’on fait et nous levons des fonds. Mais en avril dernier, il a bien évidemment dû être annulé. Comme les gens avaient déjà acheté leurs billets, on leur a demandé s’ils voulaient tout de même nous faire un don et beaucoup de gens ont répondu par l’affirmative. C’est grâce à cela que l’on a quand même pu récolter un peu d’argent. Mais pas à la hauteur de nos besoins.

 

Quel est le principal changement au sein de l’AQANU depuis le début de la pandémie ?

Les choses ont changé pour nous au niveau de la tenue de réunions en personne. Ce sont tous des bénévoles qui organisent ces réunions et il est difficile pour eux de fonctionner actuellement. Bref, nous ne pouvons plus faire les collectes de fonds comme nous les faisions avant. Tout passe par la visioconférence. Les réunions que nous organisons servent à sensibiliser les gens. Et à la fin, il y a une collecte de fonds. Mois après mois, nous annulons les événements, petits et grands, qui nous permettent de faire rentrer l’argent nécessaire à la mise en place de nos projets, et nous les transférons sur Zoom. Ça n’a rien d’idéal pour mobiliser les donateurs potentiels.

 

Et pour les projets de 2021-2022, comment comptez-vous les financer ?

Pour le moment, il y a des projets qui sont là et qui vont continuer. Par exemple, on a une école professionnelle qu’on a été capables de mettre sur pied avec l’aide du gouvernement canadien et de celui du Nouveau-Brunswick. Maintenant, le projet est terminé, mais on continue à aider au développement de l’école sous forme de bourses. La population visée est montagneuse et paysanne et ne peut pas subvenir directement aux besoins de formation de ces étudiants. Nous avons déjà un plan pour aider leur scolarisation. Mais pour ce qui est du lancement de nouveaux projets, ce sera plus difficile.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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