Gestion de la COVID-19: et les citoyennes et les citoyens, dans tout ça?

Institut du Nouveau Monde Collaboration spéciale
En octobre dernier, une poignée de manifestants se sont rendus devant la résidence du directeur de la santé publique du Québec, Horacio Arruda, pour dénoncer la «fraude» de la pandémie.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir En octobre dernier, une poignée de manifestants se sont rendus devant la résidence du directeur de la santé publique du Québec, Horacio Arruda, pour dénoncer la «fraude» de la pandémie.

Ce texte fait partie du cahier spécial L'état du Québec 2021

Manifestations contre les masques, théories conspirationnistes et mouvements antivaccins sont autant de symptômes de cette vague de suspicion à l’égard des mesures gouvernementales contre la pandémie. Bien que ces phénomènes soient minoritaires, leur existence doit être prise en compte pour regagner la confiance de ses acteurs.

« Heureusement, malgré ces sources d’information, les données de la Santé publique, publiées en exclusivité dans les pages de L’état du Québec 2021, montrent un appui fort aux mesures prises dans la gestion de la COVID-19.

Toutefois, en dépit de « ce niveau d’adhésion aux mesures, au cours de la semaine du 10 mai 2020, 43 % des personnes sondées disaient avoir fait exception aux mesures recommandées », rapportent Ève Dubé, Denis Hamel, Louis Rochette, Maude Dionne et Mélanie Tessier, de l’Institut national de santé publique du Québec. La majorité de ces personnes ont fait une exception, non pas parce qu’elles ne croyaient pas à l’importance des mesures, mais parce qu’elles ressentaient le besoin de briser leur isolement, « de voir les membres de leur famille et leurs amis ». Ce sont d’ailleurs les personnes « ayant un niveau de scolarité plus élevé » qui se jugeaient moins à risque de contracter la COVID-19, selon ces données.

43%
C’est le pourcentage de Québécois qui ont fait fi des mesures recommandées par la Santé publique, selon un sondage réalisé au cours de la semaine du 10 mai 2020.

Cette adhésion aux mesures s’est faite en parallèle avec les frustrations liées aux incertitudes, parce que les recommandations « se font dans un contexte en constante évolution », dit le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion. Cela a au moins eu un effet positif. « C’est certain que la pandémie a éveillé la population à la culture scientifique », estime-t-il, mais du travail reste à faire. Le scientifique en chef souligne qu’il « faut maintenant s’assurer qu’elle ne perde pas confiance à cause des allers-retours et des incertitudes propres à la méthode scientifique ».

Accroître la participation citoyenne

 

La confiance nécessaire des citoyens passe entre autres par l’écoute de la population. Dans sa lettre au premier ministre, la directrice générale de l’Institut du Nouveau Monde (INM), Julie Caron-Malenfant, appelle d’ailleurs les élus à partager le pouvoir. « Les défis que présente la gestion de la pandémie nous forcent à innover et à envisager sérieusement une nouvelle façon de gouverner », écrit-elle. Celle-ci doit s’appuyer « sur une contribution significative de la population ».

Pour ce faire, les processus délibératifs et la démocratie participative doivent être mis en avant. Si les outils numériques peuvent faire partie de la solution en temps de pandémie, il n’en demeure pas moins qu’une « démarche participative exemplaire combine des dispositifs de participation en personne et en ligne », indiquent Julie Caron-Malenfant, Stéphane Dubé, Malorie Flon et Francis Huot, de l’INM.

Le Québec « des 22 pays considérés comme une démocratie complète », rappellent-ils, et cela doit perdurer. La confiance des gens, durant la pandémie et après, passe par une « participation pleine et entière de la population à la vie démocratique ».

Consultez L’état du Québec 2021 pour une série de propositions en vue d’une relance démocratique.

À lire à ce sujet dans «L’état du Québec 2021»

La relance du Québec sous l’angle des médias
« Les médias du Québec à un croisement historique »
(Dominique Payette, Anne-Marie Brunelle)

La pandémie de COVID-19
« Perception des risques et adhésion de la population québécoise aux mesures durant le printemps 2020 »
(Ève Dubé, Denis Hamel, Louis Rochette, Maude Dionne, Mélanie Tessier)

La relance du Québec sous l’angle de la science
« Conseil scientifique en temps de crise »
(Entrevue avec Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec)

 

La relance du Québec sous l’angle de la participation citoyenne
« La numérisation de la démocratie participative : une panacée ? »
(Julie Caron-Malenfant, Stéphane Dubé, Malorie Flon, Francis Huot)

Lettre au premier ministre du Québec
« Partager le pouvoir »
(Julie Caron-Malenfant)

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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