Continuer les efforts pour un monde plus vert et plus juste

Institut du Nouveau Monde Collaboration spéciale
Une manifestante lors d’une marche pour le climat à Montréal, le 21 novembre dernier
Photo: Graham Hughes La Presse canadienne Une manifestante lors d’une marche pour le climat à Montréal, le 21 novembre dernier

Ce texte fait partie du cahier spécial L'état du Québec 2021

La dernière mise à jour budgétaire du gouvernement du Québec prévoyait un déficit de 15 milliards de dollars en 2020-2021. Ce déficit, qui a été qualifié d’historique, se justifie par les mesures draconiennes qui doivent être mises en place pour faire face à la pandémie de COVID-19. Une fois cette période trouble passée, pouvons-nous espérer mobiliser autant les efforts de l’État pour d’autres enjeux aussi pressants ?

Ne pas faire au moins autant d’efforts pour répondre à la crise climatique qu’à la crise sanitaire « serait une erreur fondamentale, un geste irréparable que nos petits-enfants et les leurs ne nous pardonneraient jamais », disent-ils. La relance doit donc être verte et juste pour le bien du Québec.

Juste, parce que la pandémie et les mesures de confinement ont eu des effets différenciés « selon le sexe et la “race”», comme le montrent Marie Carpentier, Philippe-André Tessier, Mylrande Pierre et Suzanne Arpin de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Dans leur contribution à L’état du Québec 2021, les auteurs rappellent que ce sont en majorité des femmes qui travaillent dans les secteurs critiques pendant la pandémie : les services essentiels, tels que les soins, mais aussi les épiceries, les pharmacies, les services de garde, les écoles, etc.

En 2020, Statistique Canada observe cette surreprésentation des femmes et des personnes appartenant aux minorités racisées parmi les corps infirmier, aide-infirmier et préposé aux bénéficiaires

 

Apprendre des erreurs du passé

La professeure en relations industrielles Sylvie Morel abonde en ce sens. Elle fait remarquer qu’il faut apprendre des « erreurs de l’après-crise de 2008-2009, qui ont laissé un goût amer aux femmes » parce que, dit-elle, « femmes et hommes ne sont pas intégrés à l’économie de la même manière ». Si le Québec peut apprendre des erreurs du passé, c’est parce qu’il y a des solutions.

« Il est incontournable de revaloriser les occupations qui sont essentielles », indique cette autrice. Les restrictions budgétaires qui pourraient suivre à cause du déficit engendré durant la crise auraient un impact dévastateur sur les femmes et sur la société en général, avec une « privatisation des profits et une socialisation des pertes », dit-elle.

Photo: Graham Hughes La Presse canadienne Des travailleurs des secteurs de la santé et de l'éducation ont participé à une manifestation devant les bureaux de François Legault, le 31 octobre dernier. 

Une relance verte et une relance juste pour toutes et tous est donc plus que souhaitable après cette crise sanitaire. « Les actions décisives et sans précédent des gouvernements ont aidé la plupart des femmes à traverser le pire, mais ces mesures se veulent temporaires », remarque le directeur de l’Observatoire québécois des inégalités, Nicolas Zorn. Il souligne également que la question des inégalités doit être à l’ordre du jour pour les années à venir.

Participation citoyenne

 

Même si l’État « peut parfois être lourd et inefficient », des réformes et des programmes publics doivent être mis en place, et ce, avec la contribution citoyenne. « Des erreurs seront commises et des reculs auront lieu, prévoit Nicolas Zorn. D’où l’importance que le processus décisionnel favorise la participation citoyenne, que les réformes à venir soient mises en œuvre de façon transparente. »

« Une pression citoyenne forte provenant d’horizons très variés » est aussi nécessaire pour la transition écologique, disent Éric Pineault, Margie Mendell, François Delorme, Jérôme Dupras, Dominic Champagne, et Laure Waridel.

Encore une fois, la participation citoyenne est essentielle pour réaliser les grandes transformations en cette troisième décennie du XXIe siècle. La population doit se faire entendre, autant que le virus, pour que notre société puisse mettre en œuvre des actions avec la même envergure que pour celles prises contre la crise sanitaire.

L’état du Québec 2021 regorge de pistes de solution.

À lire à ce sujet dans «L’état du Québec 2021»

La relance du Québec sous l’angle de la lutte contre les changements climatiques
« 101 idées pour la relance»
(Éric Pineault, Margie Mendell, François Delorme, Jérôme Dupras, Dominic Champagne, Laure Waridel)

La relance du Québec sous l’angle des discriminations
« L’exacerbation des discriminations par la crise sanitaire et les impacts sur les droits de la personne »
(Marie Carpentier, Philippe-André Tessier, Myrlande Pierre, Suzanne Arpin)

La relance du Québec sous l’angle du féminisme
« Privilégier les femmes dans la stratégie de relance économique ? »
(Sylvie Morel)

La relance du Québec sous l’angle des inégalités
« Inégalités : les quatre scénarios de l’après-COVID»
(Nicolas Zorn)

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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