Martin Prud’homme se tourne vers la Cour supérieure

Le directeur général de la Sûreté du Québec (SQ), Martin Prud’homme, se tourne vers les tribunaux pour interrompre le processus de destitution enclenché contre lui par la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, le mois dernier.
Dans une requête déposée lundi devant la Cour supérieure du Québec, M. Prud’homme demande aussi l’arrêt de l’enquête de la Commission de la fonction publique lancée mi-octobre concernant son appel passé à la Directrice des poursuites criminelles et pénales, Me Annick Murphy, en 2017.
Il demande également à la Cour de déclarer que « le ministère du Conseil exécutif, par l’entremise du secrétariat aux emplois supérieurs du gouvernement du Québec, ne pouvait mener une enquête de nature disciplinaire à [son] égard ».
Il exige aussi que le rapport du comité d’experts mandaté par le Secrétariat des emplois supérieurs qui recommandait sa destitution, soit déclaré nul.
M. Prud’homme a été suspendu de ses fonctions en mars 2019 en raison d’« une allégation relative à des infractions criminelles » qui n’a jamais été expliquée publiquement. Un an plus tard, la ministre Guilbault a annoncé qu’aucune accusation criminelle ne serait déposée contre lui. Elle a toutefois lancé le 15 octobre dernier une procédure de destitution du directeur général de la SQ.
Selon le policier, qui cumule 32 ans de carrière, la raison invoquée pour le suspendre était cette conversation téléphonique du 23 octobre 2017 avec Me Murphy, bien qu’on l’ait suspendu plus de 16 mois après cet appel, avait-il souligné dans une déclaration publique mi-octobre. Il avait également déploré qu’on refuse de lui donner la possibilité de livrer sa version des faits, se disant victime d’une « vaste partie de pêche visant à [l]’associer aux fuites médiatiques » de l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
C’est pourquoi il demande également à la Cour de déclarer que cet appel à Me Murphy « ne constitue pas une cause suffisante de destitution ».
Rappelons que Me Murphy a annoncé tout récemment qu’elle quitterait ses fonctions avant la fin de son mandat le 2 février 2021, précisant que cette décision n’avait aucun rapport avec l’affaire de Martin Prud’homme.