La Nation mohawk de Kahnawake pleure la mort de son grand chef Joe Norton

Joe Norton a détenu le titre de Grand Chef pendant 12 mandats sans interruption, de 1980 jusqu’à sa retraite en 2004.
Photo: Graham Hughes La Presse canadienne Joe Norton a détenu le titre de Grand Chef pendant 12 mandats sans interruption, de 1980 jusqu’à sa retraite en 2004.

Joe Norton, grand chef de la Nation mohawk de Kahnawake, est mort.

Un porte-parole de la communauté a confirmé son décès à La Presse canadienne vendredi soir.

Joseph Tokwiro Norton est né sur le territoire mohawk de Kahnawake, sur la Rive-Sud de Montréal.

 

Il est élu pour la première fois sur le Conseil mohawk de Kahnawake en 1978.

Il a ensuite détenu le titre de Grand Chef pendant 12 mandats sans interruption, de 1980 jusqu’à sa retraite en 2004.

En 2015, il effectue un retour en politique et défait le Grand Chef du conseil mohawk sortant, Mike Delisle.

 

Avant de faire de la politique, il a été monteur d’acier de structure sur des projets de construction dans le nord-est des États-Unis.

Sur Twitter, la chef du Parti libéral du Québec Dominique Anglade a offert ses condoléances à la famille.

« Trente ans au service de sa nation. C’est avec tristesse que j’ai appris le décès du grand chef Joe Norton. Un homme qui a contribué grandement au développement de sa communauté. Sincères condoléances à la famille. »

La mairesse de Montréal a également souligné l’apport du chef Norton pour sa communauté.

« La communauté de Kahnawá:ke et la nation mohawk viennent de perdre un grand homme en la personne de Grand Chef Norton. Joe Norton a été un allié de MTL sur le chemin de la réconciliation. Je souhaite présenter mes sincères condoléances à sa famille, sa communauté et sa nation. »

Joe Norton était également consultant spécial pour la Société des ponts fédéraux limitée, il a aussi fondé l’entreprise Turtle Technologies et il était le p.-d.g. de Mohawk Internet Technologies.

Le Grand Chef Norton était à la tête de la communauté de Kahnawake lors de la crise d’Oka en 1990.

Le 11 juillet de cette année-là, un affrontement entre la Sûreté du Québec et les Mohawks de Kanesatake fait un mort, le caporal Marcel Lemay.

Le projet d’agrandissement d’un terrain de golf et de construction de condominiums sur des terres ancestrales était au cœur du conflit qui durera plus 128 jours.

La crise d’Oka deviendra dans les années qui suivent le symbole des revendications autochtones et aussi de l’incompréhension dans les relations entre l’État et les Premières Nations.

Ce conflit a inspiré les mouvements autochtones de tout le pays. La Commission royale sur les peuples autochtones lancée à la suite de ces événements a contribué à la prise de conscience de la nécessité de régler les revendications territoriales.

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