Nourrir le corps et l’esprit

Leïla Jolin-Dahel Collaboration spéciale
Jusqu’à présent, Guillaume Morrissette a recueilli près de 5000$ en dons pour aider les personnes à faible revenu et les sans-abri.
Photo: Courtoisie Jusqu’à présent, Guillaume Morrissette a recueilli près de 5000$ en dons pour aider les personnes à faible revenu et les sans-abri.

Ce texte fait partie du cahier spécial Services essentiels

C’est la mission que s’est donnée Guillaume Morrissette en ces temps de pandémie. Le Trifluvien a décidé de mettre sur pied une collecte de fonds pour cuisiner des plats pour les moins nantis. Il joint également des livres d’écrivains québécois aux commandes à livrer de l’épicier situé près de chez lui.

En découvrant des sacs de nourriture empilés pêle-mêle au IGA Jean XXIII, où il fait habituellement ses courses, celui qui écrit des polars et enseigne les mathématiques àl’Université du Québec à Trois-Rivières a eu l’idée de proposer son aide pour les livrer. « D’être pogné chez nous à ne rien faire, j’étais en train de capoter », avoue-t-il.

Après avoir fait les livraisons bénévolement pendant une dizaine dejours, M. Morrissette s’est vu offrir une commande d’épicerie par le directeur du supermarché. Il en a fait don à l’organisme Tandem Mauricie, qui vient en aide aux toxicomanes et aux séropositifs à Trois-Rivières. « [Une cuisinière bénévole] a fait 85 repas, qu’elle m’a remis dans des plats, que je suis allé porter à Tandem Mauricie », raconte-t-il.

Mais c’est une publication sur la page Facebook de M. Morrissette appelant les gens à lui donner de l’argent pour nourrir les plus vulnérables qui a fait boule de neige. « Tous les jours depuis ce temps-là, je fais une ou deux épiceries », indique-t-il.

Il a alors demandé à des familles de la région qu’elles cuisinent des plats, qu’il livre ensuite à Tandem Mauricie, mais également aux Artisans de la paix, un organisme qui soutient les personnes à faible revenu et les sans-abri. « Ils me font une liste d’épicerie, je prends l’argent et j’achète tout », explique-t-il, ajoutant avoir recueilli près de 5000 $ en dons jusqu’à présent.

Malgré ses allées et venues quotidiennes au supermarché, M. Morrissette ne craint pas de contracter la COVID-19. « J’aurais beaucoup plus peur de la donner à des gens que de l’attraper », avoue-t-il, ajoutant que cette peur est complètement enrayée quand il arrive et qu’il livre une épicerie chez des gens. « Parce que je comprends qu’eux, ne sortiront pas. Je suis là pour ça », affirme-t-il.

Encourager la littérature d’ici

En plus d’aider les gens à se nourrir, Guillaume Morrissette contribue à les divertir durant leur confinement avec de la lecture. Grâce à un don en argent du directeur de l’épicerie où il fait du bénévolat, l’auteur de polars a pris l’initiative de commander des livres aux écrivains de la Mauricie.

Il en dépose ensuite un dans chacune des commandes à livrer du supermarché. « Mais j’appelle les gens avant pour savoir quel âge ils ont, quel genre de lecture ils veulent faire », précise-t-il.

Depuis, le Trifluvien a élargi son appel à d’autres écrivains. « J’ai [fait] 20 appels. J’ai eu 20 réponses positives la journée même », souligne-t-il, citant des noms tels que Patrick Sénécal, Martin Michaud, Anne-MarieDupras, Ghislain Taschereau, Luc Gélinas et Tristan Demers.

« C’est écœurant, c’est super le fun ! s’exclame-t-il. Les gens ne peuvent pas trop sortir de chez eux, c’est le fun qu’ils puissent lire. »

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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