Des organismes d’aide aux démunis forcés de fermer

Plusieurs organismes venant en aide aux plus démunis ont dû fermer cette semaine.
 
Photo: Marie-France Coallier Le Devoir Plusieurs organismes venant en aide aux plus démunis ont dû fermer cette semaine.
 

Des organismes venant en aide aux plus démunis de notre société ont dû fermer, cette semaine, faute de fonds ou de bénévoles en nombre suffisant depuis l’éclosion de la pandémie.

Situé dans le quartier Saint-Sauveur, à Québec, le Pignon bleu offre de l’aide alimentaire aux enfants en milieu défavorisé. Samedi dernier, l’organisme a fermé ses portes jusqu’au 30 mars prochain. Sa boîte vocale envoie désormais les gens à la Saint-Vincent-de-Paul et Moisson Québec.

« Un organisme sur deux a fermé une bonne proportion de ses services cette semaine », soutient Bruno Marchand, président de Centraide Québec, Chaudière-Appalaches et Bas-Saint-Laurent.

C’est le cas de l’organisme Tel-Aide de Québec qui offre de l’écoute téléphonique aux personnes en détresse. Ses services ont été interrompus en partie, cette semaine, en raison du manque de bénévoles. Mais des bénévoles étaient de nouveau au bout du fil vendredi.

On a fermé entre autres à cause du manque de bénévoles parce que la plupart de ceux qui viennent chez nous ont 70 ans et plus

 

La situation est également très précaire au YWCA qui vient en aide aux femmes en difficulté. Au moment où ces lignes étaient écrites, vendredi soir, le conseil d’administration de l’organisme tenait une réunion d’urgence.

Au cours des derniers jours, l’organisme a dû refuser des femmes afin de respecter les règles de distanciation sociale et selon nos informations, il envisage de fermer son service d’hébergement pour femmes et enfants.

Plus de besoins

 

Lundi, Centraide a interpellé le gouvernement pour qu’il crée un fonds d’urgence permettant aux organismes de rester à flot. Depuis, la situation s’est en partie détériorée, alors que les demandes d’aides pleuvent sur de nombreux organismes, selon M. Marchand.

En temps normal, plusieurs OBNL tiennent des collectes de fonds qui ne pourront pas avoir lieu comme prévu. Ces organismes doivent aussi composer avec le départ de nombreux bénévoles âgés de 70 ans et plus, ainsi qu’à la hausse des demandes dans la population fragilisée par le coronavirus.

« La demande est massive, le téléphone sonne constamment », relate Stéphane Paradis, directeur de l’organisme La Baratte, qui offre différents services aux personnes vulnérables. « Les gens veulent avoir de l’aide alimentaire. Habituellement, on avait un seul après-midi par semaine de dépannage alimentaire. Maintenant, on en a deux. »

Or, jeudi et vendredi, la Baratte a dû fermer ses portes de façon temporaire. Les activités doivent reprendre lundi, mais seulement en partie.

 

« On a fermé entre autres à cause du manque de bénévoles parce que la plupart de ceux qui viennent chez nous ont 70 ans et plus ». Cela découle aussi, dit-il, de « l’anxiété ambiante » qui a poussé certains employés à rester à la maison.

Pour calmer le jeu, Centraide a lancé mercredi une campagne de financement destinée au secteur privé et au grand public. Ce nouveau fonds d’urgence sera consacré en priorité aux organismes en insécurité alimentaire, en insécurité résidentielle et en santé mentale. Or, selon M. Marchand, la réponse a été « bonne », mais ce ne sera pas suffisant.



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