Allégations de harcèlement sexuel dans l’organisation de yoga Sivananda

Des allégations d’attouchements et de harcèlement sexuel visant deux dirigeants de l’un des centres de yoga les plus connus en Occident, l’organisation internationale de yoga Sivananda, forcent le groupe à ouvrir une enquête interne et à suspendre le directeur des centres Sivananda du Canada.
L’enquête porte sur deux époques distinctes. Des victimes présumées affirment avoir été agressées sexuellement, notamment au Québec, par le maître spirituel et fondateur du yoga Sivananda en Occident, Swami Vishnudevananda, avant son décès en 1993. D’autres auraient été récemment harcelées sexuellement par l’actuel directeur de l’organisation pour les centres du Canada, de l’Inde et de la Thaïlande, Thamatam Reddy, mieux connu sous son nom spirituel de Prahlada.
Les événements allégués se seraient produits principalement à l’ashram (lieu de retraite de yoga) de Val-Morin, le siège social de l’organisation internationale qui compte plus de 40 centres à travers le monde et qui a formé 50 000 professeurs depuis 1969.

Le centre de Val-Morin reçoit de nombreux visiteurs, dont certains pour la pratique du yoga la fin de semaine et d’autres pour du bénévolat (karma yoga) sur du long terme. C’est aussi un lieu où l’on forme les futurs professeurs de yoga Sivananda. Certains y restent à l’année.
L’organisation, qui a engagé la firme de communication Avenue pour gérer la crise, dit prendre très au sérieux ces allégations. Elle a mandaté Marianne Plamondon, une avocate spécialisée en harcèlement sexuel présentée comme un tiers indépendant, pour mener l’enquête. « L’Organisation des Centres internationaux Sivananda de yoga vedanta est fermement résolue à se pencher sur les allégations relatives aux pratiques exemplaires, tout en se concentrant sur le processus de rétablissement de la situation ; cette organisation offre également un environnement sécuritaire dans l’ensemble de ses ashrams et de ses centres », écrit le porte-parole Jonathan Goldbloom en réponse aux questions du Devoir.
« Je tiens également à souligner que l’organisation a également demandé à Me Plamondon de passer en revue ses politiques et procédures liées au harcèlement sexuel et de formuler des recommandations quant aux éléments susceptibles de les améliorer. »
Témoignage déclencheur
Julie Salter, l’assistante personnelle de Swami Vishnudevananda pendant des années au centre de Val-Morin, a créé ce véritable tsunami en publiant sur sa page Facebook, le 10 décembre dernier, un long message. Elle y affirme avoir été agressée pendant trois ans alors qu’elle était au service de Swami. Son message a été partagé des milliers de fois et au moins deux autres femmes ont affirmé à leur tour sur Facebook avoir été victimes du célèbre yogi
Dans les jours et semaines qui ont suivi, de nouvelles allégations contemporaines d’attouchements et de harcèlement sexuel ont fait surface, visant Prahlada, l’un des disciples de Swami Vishnudevananda et membre du conseil d’administration. Prahlada vient tout juste d’être relevé de ses fonctions le temps de l’enquête.
Le Devoir a parlé à deux femmes qui affirment avoir subi des attouchements et du harcèlement sexuel de la part de Prahlada lors de leurs séjours à l’ashram de Val-Morin. L’une a partagé ces allégations dans une publication sur Facebook. L’autre n’a rien publié sur les réseaux sociaux et était mineure au moment des faits allégués. Avant d’accorder les entrevues, les deux femmes ont demandé l’anonymat afin de protéger leur vie privée.
Le Devoir a sollicité à de nombreuses reprises une entrevue avec Prahlada pour avoir sa version des faits. En raison de l’enquête, ni Prahlada ni aucun membre du conseil d’administration ne seraient disponibles pour une entrevue, nous a-t-on répondu. La firme de communication a également refusé de répondre aux nombreuses questions du Devoir concernant ces allégations, jugeant qu’il serait « inopportun pour l’organisation de commenter les enjeux précis ».
Les allégations d’une mineure
Dans les années 1990, Nadine (nom fictif) fréquente chaque année le camp d’été des enfants à Val-Morin. À la fin du camp, quand la majorité des enfants rentre à la maison, elle reste avec ses parents pour faire du bénévolat.
À l’âge de 12 ans, en 1993, Nadine effectue ses tâches sous la supervision de Prahlada, alors âgé de 27 ans. Ce dernier est déjà une figure d’autorité, mais sans être directeur ou membre du conseil d’administration. Les tâches de Nadine consistent à « soutenir et travailler avec Prahlada », explique-t-elle. Elle peut nettoyer les fenêtres d’une maison, travailler à l’administration ou imprimer des affiches de promotion.
« Je me rappelle qu’à l’âge de 12 ans, c’est là que ça a commencé », raconte-t-elle en entrevue au Devoir. Elle décrit des massages, des compliments sur son travail accompagnés parfois de « tapes sur les fesses » en guise de félicitations. À 13 ans, il aurait commencé à lui parler de ses aventures sexuelles avec d’autres femmes et à faire des commentaires sur les seins de ses amies. « À ce moment-là, je pensais qu’il me disait ces choses parce qu’il me trouvait plus mature que les autres, parce que j’étais sa préférée. »
J’avais honte, parce que je n’avais pas dit non, et au moment où j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose de mal, je me sentais déjà complice, je me sentais coupable
Au fil des ans, les contacts se seraient intensifiés, mais de façon très graduelle. Il lui aurait touché les cuisses et les jambes, mais ça semblait toujours accidentel, raconte-t-elle.
Elle a eu confirmation que quelque chose clochait alors qu’il lui donnait un massage dans sa maison, située sur le domaine de l’ashram à Val-Morin. Ce n’était pas inhabituel qu’elle se retrouve chez lui puisqu’elle y faisait régulièrement des travaux et gardait parfois ses enfants.
Prahlada se serait assis sur les fesses de l’adolescente, alors âgée de 15 ans, et lui aurait retiré son soutien-gorge. « Je pense que j’ai senti qu’il était dur sur moi, mais je ne comprenais pas trop ce que c’était ou ce que ça signifiait ou si c’était juste dans ma tête. C’était vraiment bizarre. Puis on a entendu sa femme qui arrivait. Il a sauté et est parti en courant s’enfermer dans la salle de bain. À ce moment-là, je me suis dit : ça y est, il fait quelque chose de pas correct. »
Sur le coup, elle n’en parle ni à ses parents ni aux gens de l’administration. « J’avais honte, parce que je n’avais pas dit non et au moment où j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose de mal, je me sentais déjà complice, je me sentais coupable. »
« Je pensais qu’il ne faisait rien d’assez grave pour que je puisse le dénoncer. Et parfois, je me rappelle, je me disais: ah, je souhaite qu’il fasse quelque chose de vraiment grave pour que je puisse l’arrêter... Je ne voyais pas la ligne, la ligne était trop floue. Et je me sentais complice. »
À 17 ans, Nadine est toujours très proche de la famille de Prahlada. Alors qu’ils se trouvent dans ses appartements privés, situés à l’arrière du centre de yoga Sivananda de Toronto, il se serait couché sur elle pendant qu’elle faisait la sieste. Ç'a été trop. « Je me suis levée soudainement et je lui ai demandé : mais qu’est-ce que tu fais? J’ai appelé un ami qui est venu me chercher. C’est la dernière interaction que j’ai eue avec lui».
Cet ami, à qui Le Devoir a parlé, s’appelle Danny Kastner. L’avocat se rappelle avoir été chercher Nadine au centre de Toronto. Elle lui avait déjà confié avoir été victime d’attouchements de la part de Prahlada.
Confrontation
Au début des années 2000, Nadine, alors dans la jeune vingtaine, revoit Prahlada de façon fortuite dans un magasin à grande surface. « Je suis rentrée chez moi et j’ai eu un moment de panique. Je ne sais pas ce qui m’est arrivé, mais tout a explosé. C’est là que j’ai tout raconté à mon père. »
Son père — que nous ne nommons pas pour ne pas identifier la victime présumée — confirme au Devoir le récit de Nadine. « Elle m’a raconté qu’il lui avait fait des attouchements, en disant qu’il voulait lui faire des massages par exemple, et qu’une fois il s’était couché sur elle. »
Le père s’est rendu à Val-Morin pour confronter Prahlada. « Je ne me souviens plus des mots exacts, parce que j’étais pas mal fâché […] Il n’a pas nié. Mais il disait que ce qui s’était passé n’était pas grave. Il disait que c’est parce qu’ils étaient jeunes tous les deux. Mais ma fille était une adolescente et lui, un adulte de 30 ans ! C’était un grand problème.»
Le père de Nadine est ensuite allé voir le directeur du centre de Val-Morin. « Il m’a écouté, il avait même de l’empathie. Il m’a dit qu’il allait arranger ça. Je lui ai fait confiance. Ç’a été une autre erreur. »
Il a pensé porter plainte à la police, mais comme sa fille était alors adulte et qu’elle n’en avait pas envie, il a laissé les choses aller. Il était convaincu que Prahlada serait renvoyé. Mais il n’en fut rien. Au contraire, celui-ci fut promu au sein de l’organisation. Selon les documents consultés par Le Devoir, il était directeur des opérations matérielles de Val-Morin en 2009 et fut nommé au conseil d’administration en 2015.
La mère de Nadine confie au Devoir avoir parlé de ces allégations avec deux membres du conseil d’administration dans l’espoir que l’organisation procède à des changements. « Leur réaction : incrédulité et de telles accusations doivent être prouvées », explique-t-elle.
Sandra, un rêve brisé
Sandra (nom fictif), 27 ans, arrive à l’ashram de Val-Morin en 2011. C’est son rêve d’enfance. Pour acheter des billets d’avion et faire du karma yoga pendant six mois, Sandra utilise toutes ses économies.
Le travail est dur et les horaires épuisants, se souvient-elle. En dépression, elle se sent complètement isolée, loin de sa famille et de ses amis.
Prahlada commence à la complimenter sur son travail, à être sympathique. Graduellement, il aurait commencé à lui faire des accolades de plus en plus pressantes, la touchant de manière inappropriée. Cela semble toujours accidentel ou trop ambigu pour qu’elle puisse dire quoi que ce soit.
Je ne pouvais pas me permettre d’être agressive avec lui, je lui disais gentiment d’arrêter, de se contrôler, parce que j’étais dépendante de cette personne
Un jour d’été, alors qu’elle se trouve seule dans la minuscule salle d’ordinateur où elle vient de discuter avec son fiancé de l’époque, Prahlada serait arrivé et aurait fermé la porte derrière lui. « Il a commencé à prendre mes seins, à les pincer et à me toucher entre les jambes. J’étais complètement sous le choc. Je n’ai rien dit, mais j’ai essayé d’arrêter sa main. Il a continué pendant quelques minutes, puis il est parti, en me laissant complètement bouleversée. »
Sandra lui écrit alors une note indiquant clairement qu’elle ne veut plus que ça se reproduise. Mais il aurait encore essayé de lui faire des attouchements dès qu’il en avait la chance.
« Je ne pouvais pas me permettre d’être agressive avec lui, je lui disais gentiment d’arrêter, de se contrôler, parce que j’étais dépendante de cette personne. » Prahlada est alors en situation de pouvoir. Sandra a un contrat de karma yoga (bénévolat) de six mois avec l’organisation mais, surtout, elle n’a pas d’argent pour un nouveau billet d’avion lui permettant de quitter l’ashram sur-le-champ. « J’essayais de ne pas trop y penser et de survivre jusqu’à la fin de mon séjour. »
Connexion spirituelle
Sandra raconte qu’il tente de la convaincre de passer par la phase sexuelle pour atteindre ensuite une véritable connexion spirituelle. Alors seulement, il pourrait l’amener en Inde avec lui à titre d’assistante. « Je lui disais : Prahlada, je ferais n’importe quoi pour toi, mais je n’aurai pas de sexe avec toi. »
Au fil des mois, l’admiration qu’elle a pour cet homme très charismatique fait place à la colère. À la fin de son séjour, Prahlada se serait excusé auprès d’elle, lui disant que ça ne se reproduirait plus et prétextant avoir une mauvaise passe. « Dans sa façon d’expliquer tout ça, ça semblait logique et je n’en ai parlé à personne […] Je croyais que c’était un accident de parcours et j’ai mis ça derrière moi. »
Après six mois de karma yoga, Sandra espère obtenir une bourse de l’organisation pour faire son cours de professeur gratuitement. Elle contacte Prahlada pour lui demander une lettre de recommandation, qu’elle n’obtient pas. Elle met des années à amasser les 3000 $ nécessaires pour le cours. C’est donc en 2017 qu’elle retourne à l’ashram de Val-Morin — l’endroit le plus réputé et dont le certificat a le plus de valeur selon elle — pour faire son cours. Elle ne sait pas si Prahlada y est toujours et espère qu’il l’a oubliée. Ce n’est pas le cas. Elle tente de l’éviter tout au long de son séjour, mais finit par éclater et se confie à une amie de l’ashram.
Le Devoir a parlé à cette amie, qui a également requis l’anonymat. Elle confirme avoir reçu les confidences de Sandra. « Même si je n’avais pas été témoin de ces attouchements, la façon dont elle m’a raconté tout ça, ça ne laissait pas place à interprétation. Pour moi, c’est clair que c’était un gros problème. »
Dénonciation
Avec l’accord de Sandra, cette amie contacte dans les mois suivants la directrice de la France pour lui demander de porter ces allégations devant le reste des membres du conseil d’administration, dont Prahlada fait partie. Le Devoir a pu voir des documents attestant de ses démarches.
« La première réaction a été très positive, elle semblait prendre ça très au sérieux. Par la suite, l’avocate Lanny Alexander, que je ne connaissais pas, m’a contactée. Elle me posait plusieurs questions, elle voulait que je lui raconte tout en détail. Je trouvais étrange qu’on s’acharne sur moi. À un moment, ç’a affecté ma santé physique et mentale, je leur ai dit de continuer avec la victime. Finalement, l’avocate m’a réécrit pour me dire que [la victime présumée] ne voulait pas poursuivre de procédures légales et que le dossier était clos. »
De son côté, Sandra affirme ne pas s’être sentie en confiance avec cette avocate. « J’ai commencé à recevoir des appels inappropriés. On m’accusait de mentir, on me demandait si j’avais des preuves. Elle a demandé à parler à mon avocat. Ça m’a jetée par terre. J’ai tout abandonné jusqu’à ce que je voie le post de Julie Salter sur Facebook. »
Questionné à ce sujet, le porte-parole de l’organisation, Jonathan Goldbloom, répond que « Mme Alexander ne se rappelle pas avoir discuté avec la plaignante ».
Julie Salter et Swami
L’enquête interne commandée par l’organisation porte non seulement sur Prahlada, mais également sur le fondateur du mouvement, Swami Vishnudevananda, décédé en 1993. De son vrai nom Kuttan Nair, il était un disciple de Sivananda Saraswati envoyé de l’Inde en Occident dans les années 1950 pour y introduire le yoga. Il initie les Beatles et construit un véritable empire, dont le siège social est à Val-Morin.
Il est également connu sous le nom de « flying swami » pour ses missions de paix au cours desquelles il lançait des fleurs dans des zones de conflit à partir de son avion personnel peint par l’artiste Peter Max.
Peu de temps après avoir quitté l’organisation, j’ai trouvé le courage d’aborder le sujet avec les membres du conseil d’administration. Les réactions se situaient entre le silence et les tentatives de me museler.
Dans son message publié sur Facebook en décembre dernier, Julie Salter raconte « l’état de honte, d’angoisse et de peur » provoqué par les agressions présumées de Swami, un homme qui a, comme tous les swamis, fait vœu de chasteté. « Après des nuits pratiquement sans sommeil, quelques repas réguliers et des journées à être grondée, les frontières ont été dépassées : Swami Vishnudevananda a commencé à m’utiliser / abuser de moi sexuellement et ce, pendant trois ans. »
Le Devoir a rencontré Julie Salter en janvier, mais celle-ci n’a pas voulu accorder d’entrevue, affirmant que c’était trop difficile pour elle, la sortie de son message sur Facebook l’ayant beaucoup éprouvée.
Julie Salter est restée au service de l’organisation bénévolement pendant environ 20 ans. Lorsqu’elle l’a quittée, elle était « sévèrement compromise, tant sur le plan physique que psychologique », écrit-elle. « Peu de temps après avoir quitté l’organisation, j’ai trouvé le courage d’aborder le sujet avec les membres du conseil d’administration. Les réactions se situaient entre le silence et les tentatives de me museler. »
En 2007, elle consulte l’avocat Danny Kastner, qui écrit une lettre au conseil d’administration demandant une compensation financière de 600 000 $ pour permettre à Mme Salter de vivre décemment.
Le Devoir a parlé à l’avocat, qui confirme que la publication Facebook de Mme Salter correspond en tous points à la version qu’elle lui avait alors donnée.
Ayant lui-même fréquenté cette communauté, il était alors convaincu que l’organisation allait l’aider. « J’étais optimiste. Je me disais que les membres du conseil d’administration n’avaient pas compris à quel point cela avait affecté Julie, à quel point elle était malade, à quel point le sexe était coercitif. Et tout naïvement, j’ai cru que lorsqu’ils auraient tous les détails, ils allaient l’aider. »
La réponse est venue d’une firme d’avocats. « Ils niaient que Julie disait la vérité, résume M. Kastner. Ils trouvaient suspect qu’elle soulève ces allégations toutes ces années après la mort de Swami. Et ils l’ont menacée de représailles si elle répétait ces allégations. » Cette menace a suffi à faire taire Mme Salter pendant plus d’une décennie.
Réaction de l’organisation
L’organisation internationale de yoga Sivananda a réagi en plusieurs étapes depuis le mois de décembre, publiant six communiqués au fil des semaines.
Dans un premier temps, on a proposé aux victimes présumées d’envoyer des courriels anonymes à une adresse liée à la firme de communication. Cela a été mal perçu par plusieurs membres de la communauté, qui ont mis en doute l’impartialité d’une telle démarche. « Il y a eu cette réaction-là, mais ce n’était pas l’objectif », répond le porte-parole Jonathan Goldbloom. Il précise que seule l’enquêtrice, Me Plamondon, aura accès aux courriels.
L’organisation a par la suite confirmé avoir été mise au courant des allégations de Julie Salter dès 2007. « À l’époque, le conseil d’administration ne l’a pas crue et n’a pas ouvert d’enquête indépendante pour valider la véracité de ces allégations. C’était une erreur de la part du conseil que nous reconnaissons aujourd’hui et que nous regrettons sincèrement », écrivent les membres du conseil d’administration dans une communication datée du 16 décembre dernier.
Cinq des huit membres actuels siégeaient au conseil d’administration à l’époque.
L’organisation a par la suite annoncé la tenue d’une enquête interne sur les allégations de trois femmes visant Swami Vishnudevananda.
Le 15 février, l’enquête est élargie à Prahlada. « Le conseil d’administration a été informé par écrit des allégations d’inconduite de la part de Prahlada, écrit l’organisation dans un communiqué publié sur son site. Conformément à nos politiques et à notre engagement à fournir un environnement sûr, nous avons élargi le mandat de Marianne Plamondon et lui avons demandé d’enquêter sur ces allégations. »
Comme Prahlada siège lui-même au conseil d’administration, l’organisation précisait alors que celui-ci « se récuse de toute discussion relative à l’enquête de Mme Plamondon ».
Une semaine plus tard, le 24 février, l’organisation annonce que Prahlada est relevé de ses fonctions d’enseignement et de ses tâches administratives. On ajoute qu’il n’assistera à aucune rencontre du conseil d’administration le temps de l’enquête.
L’organisation reconnaît qu’elle était déjà au fait d’au moins deux allégations concernant son directeur, l’une pour des événements survenus en 2011 et l’autre datant de 2017.
« Le Centre international Sivananda de yoga vedanta de Montréal a été saisi de deux allégations concernant Prahlada, dont l’une a été traitée en conformité avec la politique de l’entreprise relative au harcèlement », précise Jonathan Goldbloom.
Dans le premier cas, c’est l’avocate Lanny Alexander, qui collabore avec l’organisation depuis une quinzaine d’années, qui a mené l’enquête, dit M. Goldbloom. « Bien que l’enquêteuse n’ait pu identifier d’élément raisonnable prouvant que l’incident en question s’était effectivement produit, Prahlada s’est néanmoins fait donner de sérieux avertissements concernant le harcèlement sexuel et les attouchements. »