Lutte contre la maltraitance d’enfants: des résultats prometteurs à Québec

Le projet porte le nom de SIAM pour « Services intégrés en abus et maltraitance ». Il consiste à regrouper, en un même lieu, les intervenants pour les enfants victimes d’abus et de maltraitance.
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Le projet porte le nom de SIAM pour « Services intégrés en abus et maltraitance ». Il consiste à regrouper, en un même lieu, les intervenants pour les enfants victimes d’abus et de maltraitance.

Dans le cadre d’un projet-pilote lancé en 2018 on a observé une hausse marquée du nombre de cas signalés aux professionnels de la santé, au Centre d’aide aux victimes d’actes criminels et à Viol-Secours.

Le projet porte le nom de SIAM pour « Services intégrés en abus et maltraitance ». Il consiste à regrouper, en un même lieu, les intervenants pour les enfants victimes d’abus et de maltraitance sur les territoires de la Capitale nationale et de Chaudière-Appalaches.

« Avant, l’enfant faisait le tour des lieux » (poste de police, hôpital, DPJ, etc.) a expliqué mercredi matin, lors d’une présentation, la coordonnatrice du projet Paule Vachon. « Au Québec maintenant, on est les seuls qui regroupent tous les services ».

À titre d'exemple, les enfants maltraités qui passent par le SIAM sont soumis à une seule prise de photo au même endroit alors qu'ils en vivaient trois auparavant (à la DPJ, l'hôpital et au poste de police).

Les interrogatoires des policiers sont en outre menés dans des locaux plus sécurisants du SIAM plutôt qu'au poste. « On a de meilleures chances d'obtenir des verbalisations », a expliqué lors de la visite des locaux le sergent détective Simon Harvey de la police de Lévis. En 18 mois, 600 entrevues policières ont été réalisées au SIAM.

Le projet a déjà fait l’objet d’une présentation devant la Commission Laurent, mais n’avait pas encore de résultats chiffrés à soumettre.

C’est désormais chose faite. Des données rendues publiques ce mercredi montrent que le projet a permis à des dizaines d’enfants d’avoir accès à des services complémentaires. Ainsi, en dix-huit mois, le nombre de signalements a crû de 40 % du côté des professionnels de la santé, a doublé du côté du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) et a été multiplié par 4 vers Viol-Secours.

En moyenne, 20 dossiers de mineurs transitent par le SIAM à chaque semaine. Le service est situé dans des bureaux gouvernementaux du secteur de Sainte-Foy, à Québec. Il a été initié par des intervenants terrain et a reçu un financement de 2,4 millions sur cinq ans.

Il s’inspire du modèle américain des Child Advocacy Centres qui sont au nombre de 785 aux États-Unis et a été repris à 35 endroits dans le reste du Canada.

D’autres détails suivront.

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