Des consultations juridiques gratuites dans le métro en février

La clinique juridique n’était pas encore ouverte, lundi midi, que déjà une file se formait dans la station de métro McGill. Tous les lundis du mois de février, des conseils juridiques y sont offerts gratuitement par Juripop, un organisme oeuvrant pour une amélioration de l’accessibilité à la justice.
Parmi les sujets les plus abordés : les questions entourant le droit au logement, celles touchant au droit de la famille, à l’immigration ou encore au droit criminel. Aller directement dans le métro à la rencontre des « laissés pour compte du système de justice », c’est « l’expression la plus claire de la mission de Juripop », a souligné Sophie Gagnon, directrice générale de l’organisme.
Pour la première fois, une ministre de la Justice s’était déplacée dans le métro pour soutenir l’initiative. « Ça fait partie des initiatives que j’aime appuyer et mettre en avant », a dit au Devoir Sonia LeBel. « Dans notre quotidien, le droit nous entoure. Le faire comprendre aux gens et leur donner des portes d’accès pour des problèmes qui sont davantage de petits problèmes du quotidien, [pour] éviter que ça dégénère, pour moi, c’est incroyable. »
Les consultations juridiques d’une durée de 15 minutes sont offertes les lundis de février de 12 h à 18 h. Pour cette 6e clinique annuelle dans le métro — qui se déroule pendant le mois de la justice —, Juripop a réussi à recruter 50 % d’avocats et de notaires bénévoles de plus. « Habituellement, on offre des consultations juridiques à 400-500 personnes. On espère que ce chiffre va augmenter cette année », a affirmé Sophie Gagnon.
En plus d’offrir cette justice « de première ligne », Juripop milite pour une bonification de l’aide juridique, pour un meilleur financement des initiatives communautaires d’accès à la justice et pour l’instauration d’une assurance juridique universelle afin de faciliter l’accessibilité à la justice.
« Il faut attaquer le problème sur plusieurs fronts », convient la ministre LeBel. Celle-ci évoque ainsi comme pistes de solution un désengorgement du système de justice pour réduire les délais et un appui aux centres de justice de proximité, qui offrent des services d’information juridique gratuits.
Un accent doit également être mis sur l’information, croit Sonia LeBel. « Je pense qu’à partir du secondaire, c’est important d’avoir accès, comme citoyen bien informé, à une base juridique », dit-elle, rappelant au passage que l’éducation juridique fait partie des huit piliers mis en avant par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, pour la réforme du cours Éthique et culture religieuse.