Oxfam-Québec: s’attaquer aux inégalités climatiques

Catherine Martellini Collaboration spéciale
Un groupe d’habitants du Mozambique marche les pieds dans l’eau sur la route qui mène de Pemba à Metuje, inondée après le passage du cyclone Kenneth en avril 2019.
Photo: Tommy Trenchard / Oxfam Un groupe d’habitants du Mozambique marche les pieds dans l’eau sur la route qui mène de Pemba à Metuje, inondée après le passage du cyclone Kenneth en avril 2019.

Ce texte fait partie du cahier spécial Coopération internationale

Les changements climatiques agissent souvent comme des amplificateurs des crises existantes : ils fragilisent des groupes déjà vulnérables, les contraignant parfois à se déplacer, avec tous les dangers que cela comporte. Les pays et les populations les plus pauvres en paient le prix fort alors qu’ils sont les moins responsables de ces changements.

Lorsque l’on pense aux déplacements climatiques, on les associe souvent à des phénomènes soudains et extrêmes, comme des cyclones ou des tremblements de terre.

« Oui, cela peut se produire, mais il y a aussi toutes les répercussions plus lentes des changements climatiques, par exemple, les sécheresses, les pluies erratiques qui perturbent les saisons et la hausse graduelle du niveau des océans qui amènent les gens à se déplacer », explique Céline Füri, coordonnatrice humanitaire à Oxfam-Québec.

Les groupes qui subissent déjà des inégalités, c’est-à-dire qui sont déjà dans une situation de vulnérabilité, se trouvent alors durement touchés par ces bouleversements climatiques.

Prenons l’exemple du Mozambique, en Afrique. « Avant les deux cyclones qui ont frappé le pays en 2019, il était déjà très endetté, illustre Mme Füri. Mal préparé à faire face à une telle catastrophe, il a dû souscrire un nouveau prêt d’urgence du Fonds monétaire international, ce qui veut dire qu’il aura encore moins de ressources à consacrer à son développement. »

Ces inégalités ne reposent pas seulement sur l’emplacement géographique. « Une sécheresse dans la Corne de l’Afrique, où 80 % de la population vit de l’agriculture, n’aura pas le même impact qu’au Canada, où ce pourcentage n’atteint pas 2 % », ajoute-t-elle.

Si l’on vit dans un pays à revenus faibles ou à revenus intermédiaires bas, il y a ainsi quatre fois plus de chances d’être déplacés que lorsque l’on réside dans un pays riche.Même dans ce dernier cas, lescollectivités qui vivent dans des situations précaires ou qui sont dépendantes de l’agriculture et de la pêche sont plus touchées par les aléas de la météo.

Les femmes et les populations autochtones sont encore plus à risque.

« On constate que les femmes, qui assument les responsabilités reproductives et prennent soin des personnes âgées et des enfants, ontsouvent moins accès à l’emploi et aux activités publiques, en plus d’être désavantagées parfois par des droits de propriété foncière discriminatoires, mentionne Céline Füri. En cas de crise, elles sont souvent les dernières à migrer et elles se déplacent moins loin. »

Elles sont aussi plus susceptibles d’être victimes de violence dans leurs déplacements, comme les points d’eau et les centres de santé sont souvent éloignés des camps.

Prévenir les inégalités

 

Des interventions sur différents plans sont possibles pour diminuer ces conséquences injustes.

« Une des démarches d’Oxfam consiste à enclencher le mécanisme de compensation qui avait été discuté lors d’une rencontre des États parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, afin que les pays riches dédommagent les pays pauvres pour les pertes qu’ils subissent en raison de ces changements », souligne Mme Füri.

Sur le plan local, Oxfam déploie de nombreux projets de préparation et d’adaptation aux changements climatiques : entre autres, l’amélioration de l’accès à l’eau potable et des techniques agricoles, comme l’agriculture plus résistante à la chaleur.

L’organisme fournit également une assistance d’urgence aux femmes déplacées, en plus de les consulter dans la prise de décisions qui ont une incidence sur la façon de relocaliser les populations.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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