Le SIAM, pour mieux se mettre au service des enfants maltraités

Paule Vachon, coordonatrice des Services intégrés en abus et maltraitance du SIAM
Photo: Jean-François Nadeau Le Devoir Paule Vachon, coordonatrice des Services intégrés en abus et maltraitance du SIAM

Paule Vachon rayonne lorsqu’elle parle des Services intégrés en abus et maltraitance (SIAM) qu’elle coordonne. Ses proches collaborateurs sont tout aussi en joie qu’elle tandis qu’ils présentent leurs réalisations devant les membres de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (commission Laurent).

« Au SIAM, explique Paule Vachon au Devoir, les enfants victimes d’abus reçoivent tous les services sous un même toit. Ils peuvent y voir un médecin, un responsable de la DPJ, des travailleurs communautaires, des juristes et d’autres spécialistes, tout cela dans un lieu apaisant, conçu pour eux. »

Même si l’expérience, vieille de 15 mois, n’est pas à même de fournir encore des résultats chiffrés, Paule Vachon est formelle : l’expérience est à ce point concluante que nous devrions tenter de créer d’autres SIAM ailleurs.

Les commissaires se sont montrés ravis. « Depuis le début des audiences, je n’ai pas entendu le mot “enfant” autant », a dit Michel Rivard, vice-président de la commission.

C’est dans l’espace du SIAM, explique le lieutenant-détective Simon Chouinard, que les enfants peuvent être entendus par les services policiers.

Au SIAM, les enfants victimes d’abus reçoivent tous les services sous un même toit

C’est à la pédiatre Sylvie Béliveau que revient le mérite d’avoir coordonné cette réunion de différents spécialistes de l’enfance. « Des bébés avec des côtes cassées, il y en a », déplore la Dre Béliveau, consultante en protection de l’enfance au CHU. Elle regrette « que le médecin ne soit pas en mesure de communiquer » davantage des renseignements au sujet des enfants. « C’est clair que ça n’aide pas la protection des enfants, dit-elle. Au bénéfice de l’enfant, il faudrait plus d’échanges. »

Entendu par la commission Laurent en après-midi, Jacques Dumais, un ex-directeur de la DPJ, avait dénoncé dès 1999 l’augmentation constante des cas à la DPJ. « Il y en avait 50 000 à l’époque. Il y en a plus de 100 000 désormais, même si on a moins d’enfants… » Selon lui, le service de base s’est graduellement effrité. « Tant et aussi longtemps qu’on n’investira pas en amont », le problème va gonfler, dit-il.

La députée Hélène David a remarqué à quel point le langage technocratique de deux directeurs du Programme jeunesse-famille de CIUSSS entendus par la commission s’avérait incompréhensible, sauf à des spécialistes. Nathalie Garon, du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, et Francis Belzile, du CISSS de la Montérégie-Est, se sont heurtés à la présidente de la commission, Régine Laurent, lorsqu’ils ont annoncé qu’ils n’avaient pas l’intention de présenter un mémoire. Ils ont fait valoir un manque de temps, tandis que Mme Laurent leur rappelait que la commission avait été annoncée en mai dernier. Les deux directeurs ont par ailleurs fait savoir aux médias qu’ils ne répondraient pas à leurs questions après leur présentation.

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