Économie et politiques publiques

Le Devoir Collaboration spéciale
Les effets du vieillissement de la population et de la pénurie de main-d’œuvre concomitante se font également sentir dans les politiques publiques.
Photo: iStock Les effets du vieillissement de la population et de la pénurie de main-d’œuvre concomitante se font également sentir dans les politiques publiques.

Ce texte fait partie du cahier spécial L'état du Québec 2022

L’économie tourne à plein régime. Le taux de chômage n’a jamais été aussi peu élevé, et la création d’emploi va bon train, au Québec et ailleurs au Canada. En résultent dans la province des surplus budgétaires et des réinvestissements dans certains services publics. Quel bilan dresser de l’état de l’économie et des finances publiques ? Et quelles politiques en découlent ?

La faiblesse du taux de chômage est un corollaire du renversement de la pyramide démographique. La population vieillit rapidement et, en proportion, les personnes en âge de travailler n’ont jamais été aussi peu nombreuses. Résultat : le Québec se retrouve dans une situation de pénurie de main-d’œuvre jamais vue. Économiste à la Centrale des syndicats du Québec, Pierre-Antoine Harvey explore dans L’état du Québec 2020 les raisons qui expliquent que la pénurie de main-d’œuvre ne se traduise pas en augmentation des salaires, et plaide pour que soient abandonnées les politiques de création d’emplois. Nos élus, croit-il, devraient plutôt se préoccuper la qualité des emplois qu’occupent les travailleurs québécois.

Quel rôle pour les entreprises ?

Nombreux sont ceux qui estiment que la pénurie de main-d’œuvre pourrait être réglée — en partie, du moins — avec l’automatisation des emplois. Comme l’explique toutefois Pierre-Antoine Harvey, les pronostics quant à l’incidence des innovations en robotique et en intelligence artificielle sur l’emploi varient entre enthousiasme et catastrophisme. Ces transformations dans le marché du travail constituent d’ailleurs l’une des causes de l’épuisement professionnel, selon Patrizia Villotti et Marc Corbière, professeurs au Département d’éducation et pédagogie de l’Université du Québec à Montréal, qui présentent des causes, des conséquences et des stratégies à adopter pour contrer ce phénomène, qui toucherait un travailleur sur quatre au Québec.

En plus du rôle qu’elles ont à jouer pour assurer le bien-être physique et psychologique de leurs employés, les entreprises pourraient également contribuer à la réduction des inégalités. Depuis la grande récession de 2008, la question de la croissance des inégalités économiques préoccupe de nombreux acteurs, dont le directeur général de l’Observatoire québécois des inégalités, Nicolas Zorn, et la professeure et titulaire de la Chaire BMO en diversité et gouvernance de l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal, Tania Saba, qui démontrent l’importance du rôle des entreprises, et qui leur lancent un appel à l’action.

Politiques publiques 

Les effets du vieillissement de la population et de la pénurie de main-d’œuvre concomitante se font également sentir dans les politiques publiques. Titulaire de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke, Luc Godbout estime d’ailleurs que le gouvernement doit garantir l’équité intergénérationnelle en offrant un accès pour toutes les générations au même panier de services publics et un niveau de fiscalité et d’endettement équivalents. Pour y arriver, une analyse des effets des politiques publiques sur l’équité entre les générations devrait être systématiquement menée, plaide-t-il.

Nicolas Zorn explore également la question de la fiscalité et des politiques publiques sous la lunette des inégalités, en présentant un résumé du Bulletin des budgets fédéral et du Québec.

 

Une soixantaine de spécialistes ont ainsi évalué l’impact sur les inégalités que pourront avoir les principales mesures contenues dans les deux budgets présentés au printemps 2019.

Xavier Leloup et Jean-Philippe Meloche, quant à eux, examinent deux enjeux qui témoignent de l’effet que peuvent avoir les politiques publiques sur notre qualité de vie. Le premier, qui est professeur-chercheur au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, s’intéresse aux facteurs qui peuvent expliquer la pénurie de logements et l’augmentation du prix des loyers, particulièrement visibles à Montréal le 1er juillet dernier. Le second, qui est professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal et fellow au CIRANO, présente les différentes formes de tarification du transport en commun qui existent : l’impôt, et la tarification.

Le système de la santé et des services sociaux en constante évolution

 

On ne peut aborder les politiques publiques sans parler du système de santé et de services sociaux, qui accapare la part du lion du budget du Québec. Dans une proposition détaillée formulée à la ministre de la Santé et des Services sociaux, l’ex-ministre et président de la Commission sur le financement des services de santé, Michel Clair, revient sur la fameuse réforme Barrette et propose certains changements, alors que cinq chercheurs de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) témoignent de l’importance de la participation des citoyens, mais également de la mobilisation du savoir expérientiel des patients, des usagers et des proches aidants dans le développement du système de santé et de services sociaux, et plus spécifiquement dans l’évaluation des technologies et des modes d’intervention.

Ces sujets témoignent de changements majeurs dans les politiques publiques, qui auront incontestablement des répercussions dans le quotidien de millions de Québécois. Et c’est sans compter la publication, en 2019, d’un nouveau Guide alimentaire canadien, disséqué avec clarté par Bernard Lavallée, alias le nutritionniste urbain, et l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) — qui vise à remplacer l’ALENA —, dont le professeur titulaire à la Faculté de droit et à l’École supérieure d’études internationales de l’Université Laval, Richard Ouellet, présente les principaux faits saillants.

À lire à ce sujet dans « L’état du Québec 2019 »

CLÉ 15 – ALIMENTATION

Nouveau Guide alimentaire canadien : du rationnement à l’abondance, Bernard Lavallée, nutritionniste, auteur et conférencier

CLÉ 17 – INTERNATIONAL

 

L’ACEUM : les nouveaux termes du libre-échange en Amérique du Nord, Richard Ouellet, professeur titulaire à la Faculté de droit et à l’École supérieure d’études internationales de l’Université Laval

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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