Neuf employés congédiés dans une affaire de maltraitance au CISSS de Laval

Des personnes atteintes de déficience intellectuelle ou d’un trouble du spectre de l’autisme auraient été maltraitées.
Photo: iStock Des personnes atteintes de déficience intellectuelle ou d’un trouble du spectre de l’autisme auraient été maltraitées.

Neuf employés d’une résidence de réadaptation du Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval ont été congédiés en raison d’allégations de maltraitance envers des personnes atteintes de déficience intellectuelle ou d’un trouble du spectre de l’autisme.

Ces neuf travailleurs étaient employés au Centre de réadaptation en déficience intellectuelle en troubles du spectre de l’autisme Louise-Vachon, situé boulevard Saint-Martin Ouest à Laval, a confirmé à La Presse canadienne un porte-parole du CISSS qui ne voulait pas être identifié.

La présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval, Marjolaine Aubé, précise que les allégations concernant ces travailleurs font état de gestes de maltraitance envers des bénéficiaires ainsi que de harcèlement et d’intimidation envers des collègues de travail.

Tous les employés congédiés sont des assistants en réadaptation, a précisé Mme Aubé. Celle-ci tenait particulièrement à souligner qu’aucun agent d’intervention, des travailleurs formés pour agir en cas d’agression, n’est visé.

« Ce sont nos sauveurs ! », assure-t-elle en déplorant que le CISSS n’en ait embauché que deux au lieu des trois personnes demandées.

Selon les informations disponibles sur le portail Web du CISSS de Laval, l’établissement offre « des services spécialisés d’adaptation, de réadaptation et de participation sociale à ses bénéficiaires ». Une clientèle de personnes aux prises avec des troubles graves de comportement profite également d’un milieu de vie transitoire au centre Louise-Vachon.

On souhaite que le calme revienne et que la pression descende

La majorité de la clientèle est adulte, mais certains patients mineurs seraient aussi traités à cet endroit.

Une enquête policière aurait été déclenchée en janvier à la suite d’une dénonciation du CISSS de Laval qui menait parallèlement sa propre enquête interne en ressources humaines.

Tous les usagers ayant fréquenté l’établissement et ayant été en contact avec les individus congédiés sont considérés comme des victimes potentielles.

Outre la purge au sein du personnel, le CISSS de Laval affirme avoir déployé un plan d’action à plusieurs volets qui inclut la révision complète des pratiques cliniques et des plans d’intervention pour chaque usager. La direction du centre de santé a refusé de commenter davantage le dossier.

« Un drôle de climat »

Marjolaine Aubé ne peut faire autrement que de laisser échapper un rire jaune en prenant connaissance des mesures adoptées par la direction.

 

Le syndicat réclame depuis un an la création d’un troisième poste d’agent d’intervention, l’installation de caméras de surveillance dans les coins cachés et dans le stationnement, ainsi que la révision des dossiers médicaux des patients.

Ces nouvelles actions entreprises par le CISSS de Laval visent à endiguer la présente crise. De plus, selon Mme Aubé, un ancien sous-ministre aurait été dépêché sur place à titre de consultant externe pour soumettre des recommandations.

La porte-parole syndicale mentionne qu’il règne actuellement « un drôle de climat » à la résidence Louise-Vachon. Des gens seraient soulagés par les congédiements, alors que d’autres seraient inquiets par la possibilité d’une deuxième vague de renvois.

Le syndicat a aussi exigé le maintien du programme d’aide aux employés et la présence d’un de ses officiers afin d’offrir du soutien psychologique aux employés qui en auraient besoin.

« On souhaite que le calme revienne et que la pression descende », conclut Mme Aubé.

Le cabinet de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a réagi par courriel. L’attaché de presse Alexandre Lahaie a indiqué que le cabinet salue « le message clair lancé par les dirigeants de l’établissement par ces congédiements ». Un geste qui viendrait confirmer que la maltraitance et le harcèlement « sont extrêmement graves et inacceptables ».

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