Donner de son temps pour se faire du bien

Marie-Hélène Alarie Collaboration spéciale
Un peu plus du quart des bénévoles sont des aînés. Il s’agit du groupe d’âge représentant la plus grande proportion des bénévoles au Québec.
Photo: iStock Un peu plus du quart des bénévoles sont des aînés. Il s’agit du groupe d’âge représentant la plus grande proportion des bénévoles au Québec.

Ce texte fait partie du cahier spécial Vieillir mieux

À la retraite, le temps, celui dont on a manqué durant toute notre vie professionnelle, devient tout à coup plus long. Il n’en faut pas beaucoup plus pour qu’un sentiment d’inutilité apparaisse chez certains aînés. Et pourtant… ce temps maintenant disponible et cette expérience acquise au fil des ans peuvent être mis au service des autres. Il ne faut pas sous-estimer les bienfaits du bénévolat pour les aînés.

Selon le Réseau de l’action bénévole du Québec, plus de deux millions de Québécois âgés de plus de 15 ans font du bénévolat dans la province. De ce nombre, 26 % sont des aînés et leur groupe d’âge représente le pourcentage le plus élevé de bénévoles. Ceux-ci sont présents dans plusieurs secteurs d’activités, mais on les retrouve principalement en culture et loisirs et dans les services sociaux. La moitié d’entre eux s’impliquent d’une à dix heures par mois et leur motivation s’inscrit dans la contribution qu’ils apportent à leur communauté et le désir de mettre à profit leurs compétences et leur expérience.

De nombreux avantages

 

Le bénévolat a ceci de merveilleux qu’il aide celui qui aide. Parmi les aînés bénévoles, on note des avantages tant sur les plans physique et émotionnel que sur le plan cognitif. De plus, donner de son temps améliore l’inclusion sociale et l’engagement citoyen.

Dans un rapport du Conseil national des aînés du Canada sur le bénévolat chez les aînés et le vieillissement positif et actif, on indique que « plus des deux tiers des bénévoles du Canada ont déclaré que le bénévolat leur avait apporté des aptitudes interpersonnelles ». Le rapport poursuit en affirmant que « le bénévolat renforce les réseaux sociaux, améliore l’accès à l’information et réduit la probabilité d’isolement ». Dans un autre rapport, celui-là de l’Agence de la santé publique du Canada portant sur le bénévolat comme moyen d’assurer le soutien social et la satisfaction de vivre, on peut lire que le bénévolat peut même aider les aînés « à passer à travers les principales transitions de la vie, notamment la retraite ou le décès d’un époux ou d’un être cher ».

Devenir bénévole, oui, mais par où commencer ?

Selon le Réseau de l’action bénévole du Québec, il est important de se poser quelques questions avant de se lancer. Tout d’abord, il faut bien cerner le type de cause auquel se joindre, et celles-ci sont multiples : aide aux devoirs, lutte pour l’environnement, contre le cancer, événements culturels… Les organismes qui défendent ces causes peuvent être locaux, mais aussi nationaux ou même internationaux. Ensuite, il est nécessaire d’évaluer le temps qu’on est prêt à donner ; il est possible de ne s’impliquer que quelques heures par mois ou d’établir une journée dans la semaine pour offrir de son temps.

La demande de bénévoles est forte et constante. Les organismes communautaires sont présents dans la plupart des quartiers des grandes villes et partout en région. On suggère de choisir un endroit près de chez soi. Centraide propose un répertoire en ligne des organismes qu’il appuie. La recherche par code postal permet de circonscrire les résultats. Les centres d’action bénévole recrutent et forment des bénévoles, et coordonnent ceux-ci sur leur territoire. Ces centres se retrouvent partout au Québec.

Des maisons intergénérationnelles

Créée en 1992, la Maison des Grands-Parents de Villeray a été la première d’un réseau qui compte six maisons aujourd’hui à Sherbrooke, Sainte-Foy, Joliette, Trois-Rivières et Laval. Ces lieux favorisent les liens entre les générations et se distinguent par une réciprocité en matière de bénéfices. Même s’il est simple, le modèle des Maisons des Grands-Parents semble propre au Québec. Chacune des maisons est un véritable milieu de vie où des « grands-parents » accueillent les enfants à bras ouverts, un lieu où l’on échange et où l’on apprend. Ici, les bénévoles choisissent de s’engager auprès des familles. Les rencontres intergénérationnelles encouragent la transmission des traditions, des valeurs et des savoirs dans une dynamique de réciprocité. Aide aux devoirs, lecture, cuisine et tricot sont proposés ici par les aînés. À l’opposé, il n’est pas rare de voir des ados donner quelques tuyaux informatiques aux plus âgés. Une telle initiative permet de briser l’isolement des aînés et leur donne l’occasion de transmettre eux aussi leur savoir-faire aux plus jeunes. Depuis quelques années, un volet interculturel s’est ajouté à la mission du réseau et certaines maisons offrent des ateliers de francisation.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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