Le Panama se prépare à accueillir une foule de jeunes catholiques

Des centaines de pèlerins catholiques étaient réunis samedi devant la basilique Los Angeles de Cartago, au Costa Rica, dans le cadre d’une cérémonie religieuse. Ils devaient ensuite partir pour le Panama afin de participer à une nouvelle édition des Journées mondiales de la jeunesse.
Photo: Ezequiel Becerra Agence France-Presse Des centaines de pèlerins catholiques étaient réunis samedi devant la basilique Los Angeles de Cartago, au Costa Rica, dans le cadre d’une cérémonie religieuse. Ils devaient ensuite partir pour le Panama afin de participer à une nouvelle édition des Journées mondiales de la jeunesse.

Le pape François est attendu mercredi à Panama, en Amérique centrale, pour une nouvelle édition des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) où il sera accueilli par au moins 150 000 jeunes catholiques de plus de 150 pays, auxquels il a d’ores et déjà demandé de prendre la tête d’une « révolution » pour « changer le monde ».

Après Rio de Janeiro en 2013, l’année de son élection, Cracovie en 2016, Jorge Bergoglio, 82 ans, assistera aux troisièmes JMJ de sa papauté à Panama, capitale du petit pays de 4 millions d’habitants, le premier État d’Amérique centrale à les organiser.

Le premier pape argentin et latino-américain de l’histoire ne manquera pas d’y aborder des sujets propres à son continent, comme la pauvreté, la corruption ou l’émigration. Il s’adressera d’ailleurs tout particulièrement à de nombreux jeunes migrants, a précisé le Saint-Siège.

« Nos jeunes ont besoin, particulièrement en Amérique centrale, qu’on leur donne des opportunités » face à « la dure réalité qui les force à émigrer ou les fait tomber entre les griffes des narcotrafiquants », a commenté l’archevêque de Panama, Mgr José Domingo Ulloa, de passage à Rome.

22 janvier
Le Panama accueillera entre les 22 et 27 janvier prochains la nouvelle édition des Journées mondiales de la jeunesse. L’événement, qui se déroule en présence du pape François, devrait réunir au moins 150 000 jeunes catholiques en provenance de plus de 150 pays.

Chaque année, environ un demi-million de personnes d’Amérique centrale traversent le Mexique à la recherche du rêve américain, mais l’an dernier les migrants ont décidé de circuler en groupe, en caravanes. L’année 2018 a également été marquée par l’exode massif de Vénézuéliens fuyant la crise économique et politique dans leur pays.

Avant le coup d’envoi de cette 34e édition des Journées mondiales de la jeunesse — un rendez-vous institué par Jean-Paul II —, le pape François a demandé aux jeunes, par l’entremise d’un message vidéo, de se mettre au service des autres, « une révolution qui peut vaincre les grandes puissances ».

« Beaucoup de jeunes, croyants ou non croyants, au terme d’une période d’études, manifestent le désir d’aider les autres, de faire quelque chose pour ceux qui souffrent. Telle est la force des jeunes, votre force à tous, qui peut changer le monde », a-t-il dit.

Interpeller la jeune génération

 

Le septième voyage du pape sur ses terres d’Amérique latine comprendra au lendemain de son arrivée des rencontres avec les autorités gouvernementales du Panama puis avec les évêques du pays, avant un premier bain de foule avec des jeunes au bord de l’océan. D’ici son départ du pays dimanche, François se rendra aussi dans un centre accueillant des jeunes atteints du sida, ainsi que dans une prison pour mineurs.

Le pape incite les jeunes à construire activement leur vie et à prendre des risques, au lieu de se réfugier passivement « dans un canapé » comme « des retraités ».

Il a aussi à coeur de critiquer leur usage excessif des téléphones portables ou leur goût pour la liberté amoureuse sans contraintes. « En amour, tu dois mettre toute la viande sur le gril », a-t-il au contraire conseillé à des jeunes à Rome, employant un dicton argentin.

Son déplacement s’inscrit dans le prolongement d’une assemblée mondiale d’évêques (synode) consacrée spécifiquement aux jeunes en octobre dernier, durant laquelle les prélats ont été appelés à mieux écouter une génération qui fuit l’Église.

Lors de son dernier voyage, en Estonie, le pape avait aussi relevé que les jeunes « sont indignés par les scandales sexuels et économiques, face auxquels ils ne voient pas une nette condamnation », notant sans fard que beaucoup « trouvent la présence de l’Église pénible voire irritante ».

Si aucune rencontre avec des victimes d’agressions sexuelles par le clergé ne figure au programme officiel à Panama, deux Costariciens ont demandé à rencontrer le pape. Ils disent avoir été victimes d’un prêtre et accusent l’archevêque de San José d’avoir couvert ces crimes.

Le dernier voyage du pape sur son continent l’avait mené en janvier 2018 au Chili, où il avait maladroitement soutenu un évêque pourtant soupçonné d’avoir tu les agissements d’un vieux prêtre pédophile. Le déplacement s’était transformé en fiasco et avait marqué un véritable tournant dans sa papauté.

Le pape François, qui n’a cessé depuis lors d’affirmer son intransigeance face aux « abominations » de la pédophilie, prépare pour la fin février au Vatican une réunion mondiale de prélats très attendue sur « la protection des mineurs » au sein de l’Église.

Appel à prier en ligne

Le pape François a invité dimanche les jeunes à télécharger « Click to Pray », une application qui permet aux utilisateurs de partager leurs prières en ligne, avant les Journées mondiales de la jeunesse à Panama, où il se rendra cette semaine. « Internet et les réseaux sociaux sont une ressource de notre temps, une occasion pour rester en contact avec les autres, pour partager valeurs et projets, et pour exprimer le désir de former une communauté », a déclaré le pape lors de la prière de l’angélus place Saint-Pierre, au Vatican.

« La Toile peut nous aider aussi à prier en communauté, à prier ensemble », a ajouté le pape avant de présenter à la fenêtre du palais apostolique la plateforme Click to Pray (Clique pour prier) à l’aide d’une tablette. « Ici, j’insérerai les intentions et les demandes de prières pour la mission de l’Église », a-t-il précisé en appuyant sur la tablette.

Lancée en 2016, mais sans être totalement opérationnelle à ses débuts, Click to Pray invite ses utilisateurs « à accompagner le pape dans une mission de compassion pour le monde », précise un communiqué du Vatican.

La plateforme en six langues (espagnol, anglais, italien, français, portugais et allemand) dispose d’un site Internet (clicktopray.org), des applications mobiles sous Android et iOS, ainsi que de réseaux sociaux.

Click To Pray est la plateforme de prière officielle des Journées mondiales de la jeunesse 2019, auxquelles participeront à Panama des jeunes venus du monde entier, en présence du pape du 22 au 27 janvier.


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