

Des signes religieux à cacher « On va faire adopter un projet de loi, probablement dès février-mars, pour interdire les signes religieux chez les personnes en autorité, incluant les enseignants », a promis le premier ministre Legault à la fin de novembre. La question sera de voir si le projet de loi comprendra une sorte de clause de droit acquis pour les employés actuels : M. Legault s’est montré opposé à une telle mesure, avant d’entrouvrir la porte à une solution de compromis. Chose certaine, ce dossier toujours chaud sera (encore) au coeur des discussions politiques en 2019.
Une réforme du mode de scrutin à venir Dans son discours d’ouverture à l’Assemblée nationale, François Legault a réitéré sa volonté de « déposer un projet de loi visant à modifier le mode de scrutin dans la première année du mandat ». C’est là un engagement qu’il avait pris conjointement avec le Parti québécois et Québec solidaire avant les élections de 2018. Les trois partis souhaitent un système proportionnel mixte. Justin Trudeau s’est cassé les dents avec une promesse semblable. Québec réussira-t-il ?
Des partis en reconstruction Les élections d’octobre dernier ont laissé le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti québécois (PQ) décimés, ébranlés et en crise identitaire. L’un comme l’autre ont vu leurs appuis fondre et se concentrer dans l’ouest de l’île de Montréal (les libéraux) ou dans l’est du Québec (les péquistes). Sans chef pour le moment — et il n’y a pas de course prévue à court terme —, les deux formations consacreront une partie de 2019 au chantier de leur reconstruction-redéfinition.
Le test de crédibilité La performance inattendue — voire inespérée — de Québec solidaire aux élections d’octobre a un corollaire : les attentes envers la formation ont probablement suivi la même courbe de croissance que ses appuis populaires (deux fois plus de votes qu’en 2014) ou la taille de son caucus (trois fois plus de députés, soit 10 en tout). Maintenant un parti officiellement reconnu à l’Assemblée nationale, QS ambitionne de jouer le rôle de réelle opposition officielle au gouvernement. Les solidaires passeront-ils le test de crédibilité qui accompagne leur nouveau statut ?
Des chantiers en éducation François Legault promet un « redressement national en éducation ». Plusieurs projets et discussions marqueront le secteur en 2019 : l’abolition annoncée des commissions et des élections scolaires ; les consultations (déjà lancées) entourant la gratuité scolaire et les frais pouvant être assumés par les parents ; la mise en chantier de l’engagement controversé d’offrir la maternelle 4 ans partout au Québec d’ici 2022 ; l’instauration du plan pour mieux détecter les troubles d’apprentissage ; l’ajout de cinq heures par semaine de présence dans les écoles secondaires ; la rénovation d’écoles ; etc.
Des défis en justice En justice, la ministre Sonia LeBel aura du pain sur la planche. François Legault lui a confié la mission de moderniser le système pour accélérer l’administration de la justice et éviter les délais déraisonnables ; de trouver des façons d’améliorer l’accès à la justice pour les Québécois « pas assez riches pour se payer une défense, mais pas assez démunis pour avoir accès à l’aide juridique » ; et finalement, de « réformer de fond en comble » le droit de la famille. Sur ces trois fronts, le travail est déjà commencé.
Un aperçu des événements à surveiller au cours des douze prochains mois.