Des ONG dénoncent les propos «irresponsables» du pape

Les associations de défense des droits LGBT (lesbiennes, gais, bi, trans) ont dénoncé lundi les propos « irresponsables » tenus dimanche par le pape François préconisant le recours à la psychiatrie lorsque des parents constatent les orientations homosexuelles de leurs enfants.
À un journaliste qui demandait au pape ce qu’il dirait à des parents constatant les orientations homosexuelles de leur enfant, le souverain pontife a répondu qu’« il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses ».
Le pape s’exprimait dans l’avion qui le ramenait dimanche d’Irlande à Rome.
« Nous condamnons ces propos qui renvoient à l’idée que l’homosexualité est une maladie. Or, s’il y a une maladie, c’est cette homophobie ancrée dans la société qui persécute les personnes LGBT », a réagi auprès de l’AFP Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’Inter-LGBT.
Ces paroles sont « choquantes car elles ciblent les enfants », a-t-elle poursuivi, rappelant que « des études ont démontré que le risque de suicide était plus élevé que la moyenne chez les jeunes LGBT ».
« Graves et irresponsables », ces propos « incitent à la haine des personnes LGBT dans nos sociétés déjà marquées par des niveaux élevés d’homophobie et de transphobie », a réagi de son côté SOS Homophobie sur Twitter.
« J’aimerais que le pape François n’utilise pas les homosexuels pour qu’on cesse de parler des prêtres pédophiles », a pour sa part commenté Catherine Michaud, présidente de GayLib.
Dimanche, lors d’une messe géante à Dublin, le pape François a égrené une longue liste de « pardons » aux victimes d’abus commis par le clergé ou des institutions religieuses en Irlande, et s’est vu lui-même durement accuser d’avoir couvert un prélat soupçonné d’abus.
En 2013, le pape avait fait preuve d’une ouverture inédite à l’égard des personnes homosexuelles avec sa fameuse formule « qui suis-je pour juger ? », sans pour autant remettre en cause la doctrine de l’Église qualifiant l’homosexualité d’acte « désordonné ».
L’homosexualité ne figure plus sur la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1990.