Lucien Bouchard appelle les Québécois à retrouver la ferveur qui a animé René Lévesque

«[Aujourd’hui] tout se passe comme si René Lévesque avait emporté avec lui la ferveur qui a animé le Québec et son époque», a lancé Lucien Bouchard lors de l’hommage organisé mercredi à l’Écomusée du fier monde, à Montréal.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir «[Aujourd’hui] tout se passe comme si René Lévesque avait emporté avec lui la ferveur qui a animé le Québec et son époque», a lancé Lucien Bouchard lors de l’hommage organisé mercredi à l’Écomusée du fier monde, à Montréal.

Trente ans après le décès de René Lévesque, Lucien Bouchard invite les Québécois à retrouver l’élan et l’optimisme qui les animaient lorsqu’ils ont porté le fondateur du Parti québécois au pouvoir.

Parlant d’un « éveilleur de peuple » ayant inculqué le désir d’« être maître de son avenir », M. Bouchard n’a pas hésité à déclarer qu’une partie de la « ferveur » et de l’« engagement collectif » a disparu avec M. Lévesque.

« [Aujourd’hui] tout se passe comme si René Lévesque avait emporté avec lui la ferveur qui a animé le Québec et son époque », a lancé l’ancien premier ministre lors de l’hommage organisé mercredi à l’Écomusée du fier monde, à Montréal, par la Fondation René-Lévesque pour commémorer le 30e anniversaire de son décès.

Figurant parmi les politiciens les plus marquants de l’histoire du Québec, René Lévesque a été terrassé par une crise cardiaque à son domicile de Montréal le 1er novembre 1987, à l’âge de 65 ans.

M. Lévesque a été premier ministre du Québec de 1976 à 1985 et avait précédemment été un ministre influent au sein du gouvernement libéral du premier ministre Jean Lesage de 1960 à 1966. Il a fondé le PQ en 1968.

Dans son témoignage livré devant des dizaines d’anciens collègues souverainistes, M. Bouchard a appelé les politiciens actuels à s’inspirer de la détermination de M. Lévesque.

M. Bouchard a dit qu’il faut cesser de croire que les Québécois d’aujourd’hui sont ceux qui ont porté au pouvoir M. Lévesque. « Les enjeux ont changé, le Parti québécois a mis le référendum en veilleuse et se voit contraint de redéfinir son projet », a-t-il mentionné.

L’ancien premier ministre a insisté sur l’importance de s’adapter aux générations actuelles. « Les codes et les mots ont changé. Les journaux ne sont plus les informateurs et les influenceurs d’autrefois, la télévision, si importante à la diffusion des messages, a été elle aussi largement remplacée par les réseaux sociaux », a-t-il indiqué.

Tout se passe comme si René Lévesque avait emporté avec lui la ferveur qui a animé le Québec et son époque

 

Témoignages et anecdotes

Parmi les autres personnalités politiques à avoir salué M. Lévesque, on comptait Bernard Landry. Il a surtout salué sa détermination envers la création et la redistribution de la richesse, pour le peuple et non « pour lui ou pour le 1 % ».

L’ancienne première ministre Pauline Marois a également pris le micro pour rappeler l’amour de l’ancien premier ministre pour ses concitoyens et sa passion tournée vers l’action.

Elle a fait valoir que M. Lévesque était toujours « habité » par le désir de résultats concrets et qu’il réclamait la même « obsession » de la part de ses ministres.

« Je me rappelle, lorsque j’étais ministre de la Main-d’oeuvre, responsable de l’aide sociale, un jour, il m’appelle [directement] et m’interpelle au bout du fil. Avec le franc-parler qu’on lui connaît, il me dit : “Vous pis votre maudit ministère, expliquez-moi pourquoi une personne mal prise est obligée de subir une si lourde bureaucratie”. Il m’a dit que ma tâche, c’était entre autres de débureaucratiser la machine », a-t-elle raconté, sourire en coin.

Il m’a dit que ma tâche, c’était entre autres de débureaucratiser la machine

 

Hommage

Plus tôt mercredi, les députés du Parti québécois avaient aussi rendu hommage à M. Lévesque.

Durant une cérémonie commémorative organisée devant sa statue près de l’Assemblée nationale à Québec, le chef péquiste, Jean-François Lisée, a salué « l’extraordinaire volonté politique et la détermination » dont avait dû faire preuve son prédécesseur pour « entraîner le Québec dans des changements importants ».

M. Lisée a assuré que les troupes péquistes étaient demeurées fidèles aux valeurs et aux convictions de M. Lévesque, et qu’elles étaient là pour terminer ce qu’il avait commencé.

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