À la poursuite de leur rêve

Joshua Kutryk et Jennifer Sidey sont les 13e et 14e astronautes du Canada.
Photo: Graham Hughes La Presse canadienne Joshua Kutryk et Jennifer Sidey sont les 13e et 14e astronautes du Canada.

Les nouveaux astronautes canadiens Jennifer Sidey et Joshua Kutryk ont encouragé les jeunes générations, aspirant à marcher un jour sur la Lune, à poursuivre leur rêve et à se donner les moyens d’y arriver, lors de leur visite à l’Agence spatiale canadienne, mardi matin, à Longueuil.

Les deux nouvelles recrues ont été accueillies par une salve d’applaudissements de la part de leurs collègues de l’agence, qui étaient accompagnés pour l’occasion de leurs enfants impatients de pouvoir les bombarder de questions.

« Est-ce que nous irons sur Mars ou sur la Lune ? » « En combien de temps devient-on astronaute ? » « Que faut-il faire pour le devenir ? » Jennifer Sidey et Joshua Kutryk ont répondu aux questions des scientifiques et astronautes en devenir assis dans la salle ou derrière leur écran, la conférence étant diffusée en direct sur les réseaux sociaux.

« Ça prend beaucoup de résilience. Vous faites test, après test, après test ; je n’étais pas habituée à ce type de tests répétés », a confié Jennifer Sidey. Jusqu’alors ingénieure en mécanique et chargée de cours à l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, elle se pensait pourtant entraînée par « le milieu universitaire, qui peut être aussi difficile ».

Le processus d’évaluation a tout autant marqué Joshua Kutryk, qui conseille aux futurs candidats de s’habituer à l’échec, « parce que vous avez l’impression d’échouer beaucoup. Il faut aussi attendre, et on ne sait jamais si on a réussi ou non ».

Pilote de chasse souhaitant devenir astronaute depuis ses cinq ans, il a expliqué avoir beaucoup étudié les sciences et les mathématiques, et s’être entraîné sans relâche en espérant atteindre son rêve. « Ça m’a pris 30 ans, mais je suis là. »

Début de l’entraînement

Originaires de l’Alberta, Joshua Kutryk et Jennifer Sidey sont les 13e et 14e astronautes du Canada. Ils ont été présentés en grande pompe par le premier ministre Justin Trudeau, samedi, lors de la fête nationale, à Ottawa.

À l’issue de la quatrième campagne de recrutement d’astronautes canadiens, ils ont été sélectionnés parmi 3772 candidats. Les évaluations se sont déroulées sur un an et comprenaient des tests d’endurance physique, de psychologie, de compétences en sciences et en communication.

Dès le mois prochain, les deux astronautes se dirigeront vers Houston, au Texas, pour commencer leur entraînement de deux ans avec une douzaine d’autres recrues américaines. C’est l’astronaute canadien Jeremy Hansen qui supervisera cette fois-ci la classe. « Un fait plutôt rare », selon le président de l’Agence spatiale canadienne, Sylvain Laporte. « C’est quelque chose d’unique et un privilège généralement réservé aux astronautes américains », a-t-il ajouté mardi matin.

Troisième femme astronaute au Canada

 

En réussissant les tests de sélection, Jennifer Sidey est non seulement devenue astronaute, mais également la troisième femme à l’être dans le pays. Les Canadiennes Roberta Bondar et Julie Payette avaient réalisé ce même rêve avant elle, respectivement en 1983 et en 1993.

La nouvelle recrue n’a alors pas hésité à rassurer une jeune fille, mardi, qui doutait de ses chances de devenir scientifique du simple fait d’être une femme. « Je ne pense pas que ton genre devrait t’empêcher de devenir scientifique ou même astronaute. Une des plus belles choses au Canada, c’est que tu peux poursuivre cette occasion et que tu auras beaucoup de gens pour te soutenir, dont moi. Ne te décourage pas », lui a-t-elle répondu.


3772 candidatures

La quatrième campagne de recrutement d’astronautes canadiens, lancée en juin 2016, a poussé 3772 personnes à tenter leur chance. En avril dernier, le ministre fédéral de l’Innovation, Navdeep Bains, avait dévoilé les noms des 17 candidats encore en lice pour la dernière étape. Trois Québécois en faisaient partie : Charles-Philippe Lajoie de Rouyn-Noranda, Evan Alexander Beirne Thomas et Andréane Vidal, de Montréal. Ils n’ont toutefois pas été retenus.


À voir en vidéo