La haine des juifs en hausse

Les attaques violentes contre les juifs ont décliné pour une deuxième année consécutive en 2016, mais d’autres formes d’antisémitisme sont en augmentation dans le monde, particulièrement sur les campus des États-Unis, indique un rapport dévoilé dimanche.
Les chercheurs à l’Université de Tel-Aviv ont affirmé que les agressions ciblant particulièrement les juifs, le vandalisme et d’autres incidents violents ont reculé de 12 % l’an dernier. Ils ont répertorié 361 cas comparativement à 410 cas en 2015, un nombre qui était déjà le plus bas en dix ans.
Le nombre de cas dévoilé dimanche est le plus bas depuis 2003, alors que 360 cas avaient été signalés. Le rapport attribue ce recul en majeure partie aux mesures de sécurité accrues dans des pays européens, dont la France, où 15 attaques ont eu lieu comparativement à 72 l’année précédente, et le Royaume-Uni, où le nombre d’incidents a baissé de 62 à 43.
Autres victimes
Une autre raison du déclin des violences contre les juifs pourrait être que les groupes d’extrême droite en Europe semblent s’en prendre surtout aux migrants qui ont atteint le continent en grand nombre au cours des dernières années, a indiqué Dina Porat, une historienne ayant dirigé l’équipe de chercheurs.
Selon Mme Porat, les craintes qu’un afflux de réfugiés musulmans du Moyen-Orient mène à une augmentation de l’antisémitisme semblent « pour l’instant avoir été injustifiées ».
Bien que des islamistes sont souvent impliqués dans des attaques contre des juifs, les responsables sont généralement des immigrants de deuxième ou de troisième génération ayant été radicalisés en Europe ou lors de séjours dans des territoires contrôlés par Daech (le groupe armé État islamique), a-t-elle souligné.
Selon le rapport, la réduction de la violence n’a pas signifié un recul des cas d’antisémitisme en général, qui ont augmenté notamment au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis.
« Il y a une augmentation considérable de toutes les formes d’antisémitisme visuel et verbal, de harcèlement et d’insultes, principalement sur Internet, mais aussi hors du Web », a dit Mme Porat.
Les gestes violents envers les juifs ont pourtant diminué.