Les toxicomanes québécois n'auront pas de centres d'injection

Le gouvernement du Québec n'a pas l'intention de mettre à la disponibilité des toxicomanes des centres d'injection sécuritaires, même si ceux-ci sont en faveur de la mise en place de telles installations.

Une étude, réalisée par l'université McGill et dont les résultats ont été publiés hier dans la Revue canadienne de santé publique, indique que les trois quarts des toxicomanes montréalais utiliseraient des centres d'injection sécuritaires s'ils existaient à Montréal.

Quelque 241 toxicomanes ont participé à l'étude réalisée entre avril 2001 et février 2002. Ils on dit appuyer de tels centres pour des raisons de sécurité et de santé, notamment. Selon eux, des centres d'injection sécuritaires, comme celui qui a été ouvert l'an dernier à Vancouver, seraient plus sûrs que les endroits publics où ils se piquent, comme les parcs, les ruelles, les voitures ou les cages d'escalier.

«Je ne crois pas qu'au Québec nous aurons ce genre de centre à très court terme, a affirmé Cathy Rouleau, porte-parole du ministre de la Santé, Philippe Couillard. Mais si nous en avons un jour, c'est parce que nous aurons appris de l'expérience de Vancouver et que nous serons certains de le faire adéquatement.»

Le centre d'injection de Vancouver, un projet pilote de quatre ans, enregistre presque 500 visites par jour depuis son ouverture en septembre dernier.

Plusieurs considérations légales et éthiques touchant plusieurs ministères devraient être réglées avant que l'on puisse offrir un tel service au Québec, a ajouté Mme Rouleau. «Je ne crois pas que la preuve a été faite qu'il y a urgence pour de tels centres à Montréal», a-t-elle dit.

Montréal compte tout de même environ 12 000 toxicomanes. Et, selon Darren Becker, un porte-parole du maire Gérald Tremblay, l'administration municipale attend un rapport qui lui sera remis plus tard cette année avant de décider si elle appuiera ou non la création de centres d'injection sécuritaires.

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