Robert Proulx ne sollicitera pas un nouveau mandat

Robert Proulx, le recteur de l’UQAM, a annoncé qu’il ne sollicitera pas un nouveau mandat. Après des années consacrées à l’administration, il a indiqué à la communauté universitaire qu’il souhaitait que le processus pour son remplacement soit lancé dès maintenant afin qu’il puisse passer les rênes à son successeur dès le mois de juin.
Le doyen de la Faculté des sciences, Luc-Alain Giraldeau, 61 ans, a confirmé au Devoir qu’il sera candidat à la succession. « C’est exact. J’attends que la campagne soit officiellement lancée. » Ce spécialiste du comportement animal suppose que le syndicat doit avoir son candidat. « J’ai l’impression que le syndicat peut penser qu’il n’a pas des idées convergentes avec les miennes puisque je suis déjà doyen. »
Luc-Alain Giraldeau précise qu’il est à consulter et à élaborer une plateforme. « Je suis encore en train de réfléchir à ce que je pourrais proposer à la communauté. »
Dès juin
Nommé en décembre 2012, puis entré en fonction officiellement en janvier 2013, le recteur a indiqué sa décision de jeter l’éponge dans une lettre adressée à Lise Bissonnette, la présidente du conseil d’administration de l’établissement. Il y indique que sa propre expérience le conduit à constater « qu’une entrée en poste en janvier, c’est-à-dire au beau milieu d’une année universitaire, ne constitue pas un choix judicieux pour l’arrivée d’une nouvelle personne à la tête de l’institution ».
Cette fois, le nouveau recteur devrait être en fonction dès le début du mois de juin.
Situation difficile
Dans sa lettre datée du 17 février, Robert Proulx rappelle que « l’UQAM a traversé, ces dernières années, des moments particulièrement exigeants sur le plan financer ». La direction du recteur Proulx survient dans une période où l’État québécois a considérablement réduit son engagement dans l’éducation supérieure. Le recteur a déjà dénoncé ce sous-financement. En 2015, il a dû faire face en plus à des situations de grève qui ont parfois dégénéré. Le recteur avait alors fait appel à la police.
Michèle Nevert, présidente du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ), affirme n’être pas vraiment surprise de l’annonce du départ du recteur Proulx. « Le recteur avait annoncé dès le début qu’il ne ferait qu’un seul mandat, qu’il n’hésiterait pas à démissionner s’il y avait des compressions importantes à l’Université, et ce, sans compter le fait que les rapports avec la communauté ont été parfois difficiles, particulièrement au moment des négociations des conventions collectives, où dans chaque cas il y a eu grève ou menace de grève. »
Après plus de vingt ans d’engagement dans des postes de direction, à un moment où il arrive en fin de carrière, Robert Proulx indique qu’il souhaite désormais consacrer l’essentiel de son temps à des projets plus personnels, « qu’il s’agisse de faire le bilan de [sa] carrière, d’effectuer un retour sur [ses] contributions académiques et scientifiques ou de renouer avec [ses] intérêts de recherche dans le champ des sciences cognitives ».
Avant d’être nommé recteur, Robert Proulx occupait, depuis 2008, le poste de vice-recteur à la Vie académique. Il a été professeur au Département de psychologie de l’UQAM de 1978 à 2007. Il a aussi été élu doyen de la Faculté des sciences humaines en 1999. Une fonction qu’il a exercée jusqu’en 2008.