Les meilleurs voeux de… Olivier Niquet

Le chroniqueur radio Olivier Niquet
Photo: Florent Daudens Le Devoir Le chroniqueur radio Olivier Niquet

Que retenez-vous de 2016 ? Quels sont vos plus grands espoirs pour 2017 ? Le Devoir a sondé l’âme de cinq personnalités, qui font part ici de leurs pensées. Nous terminons notre série de capsules — en textes et en vidéos — avec le chroniqueur Olivier Niquet.

 


On le connaissait timide, mais Olivier Niquet, du corrosif quatuor de La soirée est (encore) jeune, est également un brin pessimiste. Pour lui, l’année 2016 aura été marquée par la prise de parole de plus en plus bruyante des médias et autres chroniqueurs populistes qui, alimentés par le cynisme ambiant, ont eu, plus que jamais cette année, l’espace pour déverser leur fiel. « Les fausses nouvelles ont gagné en popularité, l’opinion a pris les devants sur les faits, déplore le chroniqueur. On l’a vu avec l’élection de Trump aux États-Unis, mais ç’a eu des répercussions jusque chez nous. »

 

La sortie politique hautement médiatisée de Rambo Gauthier est un exemple québécois de cette désillusion ambiante, ajoute-t-il, ne cachant pas son inquiétude devant cet abattement généralisé. « Ça fait quelques années que je suis plusieurs médias et c’est assez inquiétant de voir que ces discours gagnent en popularité. On a compris que ce sont des discours qui font vendre, qui attirent des clics, des cotes d’écoute… Ça fait que c’est de plus en plus difficile de différencier le bon grain de l’ivraie. » Pire, selon lui, ils se sont multipliés en 2016, un peu comme si la tendance internationale avait « décomplexé » nos chroniqueurs d’humeur.

Et même si 2017 risque de voir la post-vérité s’enchâsser encore davantage dans notre quotidien, Olivier Niquet garde encore espoir. « En 2016, on a enfin compris, mis le doigt sur cette tendance, note-t-il. Qui sait, peut-être que le fait de s’en rendre compte va nous y rendre plus sensibles. » Suffit maintenant de trouver — et surtout de mettre en application — des mécanismes pour démêler le vrai du faux et, ultimement, de mettre un peu de nuances dans les débats publics.

C’est d’ailleurs ce que le chroniqueur radio se — nous — souhaite pour la prochaine année. « Je suis quelqu’un de très nuancé, lance-t-il, un sourire dans la voix. Je suis toujours impressionné par les gens qui ont des opinions sur tout. Ce serait bien, à l’avenir, de défendre un peu plus la nuance. On peut continuer à avoir des débats, mais rien ne sert d’aller constamment dans les extrêmes. Critiquer ne veut pas dire haïr, il faudrait s’en souvenir. »

Une année plus nuancée donc réglerait sans doute de nombreux problèmes auxquels fait face notre société actuelle. « Ça, et que le Canadien gagne la Coupe Stanley, lâche Olivier Niquet en riant. Ça ferait du bien à tout le monde ! »

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