Outremont rejette les nouveaux lieux de culte

Les résidants d’Outremont ont adopté dimanche le nouveau règlement de zonage visant à interdire les nouveaux lieux de culte sur l’avenue Bernard. L’option du « Oui » a remporté le scrutin avec 1561 votes, contre 1202 personnes « Non ». Le taux de participation a été de 60,2 %.
Sur place, le membre de la communauté hassidique Mayer Feig s’est désolé de la victoire du camp du « Oui » ; un choix qui fait en sorte que le règlement entrera bel et bien en vigueur.
« Nous sommes déçus, c’est le moins que l’on puisse dire, a dit M. Feig. Nous croyons que l’arrondissement aurait pu s’y prendre autrement. Nous avons voulu nous asseoir avec eux pour discuter, mais ils n’ont jamais voulu. »
Dans le Mile-End voisin, un zonage dérogatoire a été consenti à la communauté hassidique. Elle peut y installer de nouveaux lieux de culte à condition de respecter des règles strictes sur le plan architectural. Le secteur exige notamment que les activités religieuses se tiennent à l’étage et qu’un commerce occupe le rez-de-chaussée.
La communauté hassidique, qui est en forte croissance et qui constitue près du quart de la population outremontaise, entend poursuivre les démarches judiciaires qu’elle a entamées. « C’est discriminatoire, et nous allons nous battre en Cour », a promis M. Feig. Il n’y a pas là de grande surprise : en janvier, les membres de la communauté hassidique ont fait appel aux services de l’avocat Julius Grey et annoncé leurs intentions en mettant l’arrondissement en demeure.
Nous sommes déçus, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous croyons que l’arrondissement aurait pu s’y prendre autrement. Nous avons voulu nous asseoir avec eux pour discuter, mais ils n’ont jamais voulu.
Le vote par anticipation pour le référendum avait attiré plus de 1000 personnes la semaine dernière. Le taux de participation du scrutin, qui était de 22,6 %, a été qualifié de « très élevé » par l’arrondissement.
En perdant l’issue de ce scrutin, les juifs hassidiques et autres partisans du « Non » ont essuyé un deuxième revers en quelques mois. Ils n’ont pas été assez nombreux à exprimer leur opposition à un règlement semblable concernant l’avenue Laurier. Sur cette dernière artère, l’interdiction des lieux de culte est donc en vigueur depuis l’automne.
Le référendum à propos de l’avenue Bernard a eu lieu parce qu’un nombre suffisant de citoyens y ont manifesté leur opposition en signant un registre. Le coût de l’exercice a été évalué à 65 000 $.