Journalistes surveillés: la SQ a mis la main sur cinq ans de relevés téléphoniques

L'ex-animateur de l'émission « Enquête», Alain Gravel
Photo: Radio-Canada L'ex-animateur de l'émission « Enquête», Alain Gravel

La Sûreté du Québec a confirmé jeudi avoir surveillé des journalistes québécois pendant plusieurs années, a rapporté Radio-Canada.

L'ex-animateur de l'émission « Enquête», Alain Gravel, a annoncé sur son compte Twitter que la SQ avait eu accès au registre d'appel de son téléphone sur une période de cinq ans, entre le 1er novembre 2008 et le 1er octobre 2013.


Radio-Canada affirme que le registre d'appels d'Isabelle Richer a été passé au crible pendant la même durée. 

Éric thibault, du Journal de Montréal a indiqué sur les réseaux sociaux que la SQ avait mis la main sur ses appels durant 4 ans et demi.
   

Mercredi, la Sûreté du Québec a confirmé avoir mis sous surveillance les téléphones cellulaires de Marie-Maude Denis, Alain Gravel et Isabelle Richer de Radio-Canada, du chef du bureau de La Presse à l’Assemblée nationale, Denis Lessard, du reporter spécialiste du crime organisé André Cédilot et d’Éric Thibault du Journal de Montréal.

Ces révélations surviennent dans la foulée de l’« affaire Patrick Lagacé », qui a lui aussi fait l’objet d'une surveillance de la part du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Pas moins de 24 mandats de surveillance du journaliste avaient été accordés par la juge de paix. D’autres médias avaient également révélé que Félix Séguin de TVA, Monic Néron du 98,5 FM, et Fabrice de Pierrebourg, anciennement de La Presse, avaient aussi été surveillés par le SPVM.

Commission d'enquête 

À la lumière des nouveaux cas de surveillance policière de journalistes, le gouvernement québécois a choisi jeudi d’instituer une commission d’enquête sur la liberté de presse, y compris la protection des sources journalistiques, et l’indépendance des pouvoirs politiques, policiers et médiatiques.

Les membres de cette commission — un juge à la retraite et des représentants de la police et de la presse — bénéficieront des pouvoirs prévus à la Loi sur les commissions d’enquête. Ces « experts » pourront notamment requérir la comparution de « toute personne dont le témoignage peut se rapporter au sujet de l’enquête, et contraindre toute personne à déposer devant eux les livres, papiers, documents et écrits qu’ils jugent nécessaires pour découvrir la vérité », stipule la Loi.
 

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