Le cardinal Ouellet assouplit sa position sur les divorcés

Le cardinal Marc Ouellet a causé la surprise cette semaine en se portant à la défense d’une déclaration du pape qui déplaît à de nombreux théologiens conservateurs : la possibilité pour les catholiques divorcés et séparés de participer au sacrement de la communion.
Même si, au Québec, les catholiques divorcés ou remariés peuvent participer au rituel sans problème, l’Église considère toujours officiellement qu’il s’agit d’un péché. Or, dans une déclaration récente (le document Amoris laetitia), le pape François a avancé que cela pourrait être permis dans le cadre d’un dialogue entre le prêtre et ses paroissiens.
Cette semaine, le cardinal Marc Ouellet a défendu Amoris laetitia en affirmant que c’était un document qui « méritait d’être lu et relu lentement », ont rapporté plusieurs médias catholiques, dont le Catholic News Service et le Catholic Register.
Le prélat québécois, qui est chargé de la nomination des évêques à Rome, a tenu ces propos lors d’une assemblée des Chevaliers de Colomb à Toronto.
Au diocèse de Québec, on explique qu’Amoris laetitia fait suite au dernier synode des évêques sur la famille qui s’est tenu à Rome en octobre. « Après le synode, il y a toujours une déclaration solennelle du pape qui vise à tirer du jus des travaux et porter la perspective un peu plus loin », explique son porte-parole, René Tessier.
« Ça ne va pas jusqu’à dire qu’on doit systématiquement donner la communion aux catholiques divorcés ou remariés, mais suggère qu’il y ait davantage de dialogue entre les pasteurs et ces personnes-là. »
Certes, la position de Marc Ouellet peut « étonner ceux qui s’attendaient à ce qu’il prenne le camp des conservateurs plus durs »,mais ajoute qu’il a toujours collé « à la doctrine officielle de l’Église ».
Quant à savoir pourquoi la doctrine était aussi éloignée de la réalité du Québec, par exemple pour ce qui est de l’ouverture aux divorcés, M. Tessier concède que « c’est très rare » qu’une personne divorcée se fasse refuser la communion. « Ce sont les personnes elles-mêmes qui choisissent. En général, elles savent qu’elles ne devraient pas communier a priori. Pour les prêtres, ce serait embêtant de le refuser, d’autant plus que le dimanche, à l’église, on ne connaît pas tout le monde non plus. »