Les idées de Bain «sont ancrées dans les faits», soutient l’expert de la Couronne

Richard Henry Bain a semblé s’assoupir à son procès pour meurtre, jeudi, ce qui a poussé en après-midi le juge à suspendre les audiences jusqu’à vendredi.
Le juge Guy Cournoyer a expliqué aux 14 jurés que l’accusé ne semblait pas aussi alerte que pendant les 28 autres jours d’audiences. M. Bain a effectivement baissé la tête et fermé les yeux à plusieurs reprises jeudi pendant le témoignage du témoin expert de la Couronne, le psychiatre judiciaire Joel Watts.
Richard Henry Bain, âgé de 65 ans, a plaidé non coupable aux six chefs d’accusation déposés contre lui pour meurtre prémédité, tentatives de meurtre (trois), possession de matériel incendiaire et incendie criminel, relativement à l’attentat survenu le soir de la victoire de Pauline Marois et du Parti québécois aux élections générales du 4 septembre 2012. Le technicien de scène Denis Blanchette a été tué et son collègue Dave Courage a subi de graves blessures après avoir été atteint par le même projectile à l’extérieur du Métropolis.
Pas délirant
La défense plaide la thèse de la non-responsabilité criminelle pour cause de trouble mental, alors que la Couronne croit que M. Bain était plutôt animé d’une rage fanatique envers les souverainistes québécois. C’est cette thèse que vient défendre le docteur Watts depuis mercredi.
Avant l’ajournement, jeudi, le psychiatre avait expliqué aux jurés que le discours religieux ou politique de l’accusé n’était pas bizarre ou délirant. Selon lui, les déclarations de M. Bain à la police, aux médecins et à d’autres personnes après son arrestation n’étaient pas plus extrêmes que celles de quelqu’un qui a des opinions passionnées sur ces mêmes sujets et qui ne souffre aucunement de troubles mentaux.
« Ses idées [politiques] sont ancrées dans les faits et l’histoire, a soutenu le psychiatre, jeudi. Beaucoup de gens ont des points de vue politiques erronés : cela n’en fait pas pour autant des psychotiques. »