Plus de cyclistes, moins de blessés

La pratique du vélo devient plus sûre malgré l’explosion du nombre de voitures et de cyclistes depuis 20 ans au Québec : le nombre de blessures graves et de décès à bicyclette a diminué de façon importante depuis 1995, notamment à cause de l’expansion du réseau cyclable.
Si vous avez l’impression de voir des vélos partout, vous visez juste. On compte aujourd’hui 4,2 millions de cyclistes au Québec (environ la moitié de la population), soit 600 000 de plus qu’il y a deux décennies, selon Vélo Québec.
Source: Étude de la Chaire de tourisme Transat ESG de l’UQAM menée pour Vélo Québec
Le nombre de cyclistes a augmenté de 20 % et le nombre de voitures, de 40 % durant cette période. Les blessures graves et les décès de cyclistes deviennent pourtant plus rares. Ça semble confirmer la théorie selon laquelle une masse critique de vélos rend plus sécuritaires les déplacements sur deux roues.
Le nombre de blessures graves de cyclistes a diminué de 68 % depuis 20 ans (315 par année en moyenne entre 1991 et 1995, comparativement à 101 entre 2010 et 2014). Le nombre annuel de morts, lui, a chuté de 29 (entre 1991 et 1995) à 17 (entre 2010 et 2014).
Source: Étude de la Chaire de tourisme Transat ESG de l’UQAM menée pour Vélo Québec
« Le développement du réseau cyclable québécois, dont la longueur totale a été multipliée par cinq, y est certainement pour beaucoup », dit Marc Jolicoeur, directeur de la recherche chez Vélo Québec. Il a supervisé la conception de L’état du vélo au Québec en 2015, rendu public mardi.
Un moyen de transport
Ce guide, publié tous les cinq ans, confirme une fois de plus la popularité grandissante du vélo au Québec. La bicyclette fait partie du paysage, en ville comme en campagne. Fait à noter, les personnes âgées de 65 à 74 ans sont en bonne partie responsables de la hausse des déplacements à vélo depuis deux décennies : le taux de cyclistes a plus que doublé dans cette catégorie d’âge, de 12 % à 29 %.
Source: Étude de la Chaire de tourisme Transat ESG de l’UQAM menée pour Vélo Québec
Les 6 à 17 ans, qui pédalaient de moins en moins depuis une quinzaine d’années, se sont remis à la bicyclette. Le taux de cyclistes dans cette catégorie d’âge a remonté à 69 %, autant qu’en 2005, mais moins qu’en 2000.
Le vélo est beaucoup plus qu’un loisir, mais un moyen de transport pour 1,9 million de Québécois qui se rendent au travail ou à l’école sur deux roues. Dans l’île de Montréal, 2,5 % des déplacements se font à vélo. Cette proportion grimpe à 6,4 % pour les résidants de Villeray et à 10,8 % pour le Plateau-Mont-Royal, des taux comparables à des villes comme Helsinki, Stockholm, Vienne et Séville, souligne Marc Jolicoeur.
Il dit être encouragé par les investissements de la Ville de Montréal dans les infrastructures cyclables — 15 millions en 2016-2017 — et par les mesures d’apaisement de la circulation, comme des dos d’âne et des avancées de trottoir, qui ralentissent la vitesse des voitures dans les petites rues résidentielles.
Ces mesures représentent une bonne nouvelle non seulement pour les cyclistes, mais pour l’ensemble des Québécois : plus il y a de vélos, moins il y a d’autos dans les rues. Ça réduit la congestion routière, surtout dans les quartiers centraux.
Vélo Québec et la Ville de Montréal espèrent que la réforme du Code de la sécurité routière, attendue à l’automne, favorisera encore plus la pratique du cyclisme. « J’ai hâte qu’on adopte un modèle de type Code de la rue, qui protégera en priorité les piétons et les cyclistes », dit le conseiller Marc-André Gadoury, responsable du vélo dans l’administration Coderre.