Le problème du logement étudiant demeure entier dans le Quartier latin

Les logements en construction dans l’édifice qui devait devenir l’îlot Voyageur ne sont pas à la portée de toutes les bourses et ne permettront pas de répondre au criant besoin de résidences étudiantes abordables dans le Quartier latin, déplore l’organisme UTILE.
Le Groupe Aquilini, qui a fait l’acquisition de la structure inachevée en 2013, a récemment fait connaître le prix de location des unités qui accueilleront leurs premiers occupants dès le 1er juillet.
Au total, le projet « Îlot apparts » compte 374 logements : le studio est offert à partir de 800 $ par mois, tandis que les appartements avec une chambre (à partir de 1500 $/mois) et deux chambres (2200 $/mois) sont plus onéreux.
Lorsque Québec a cédé l’édifice au Groupe Aquilini il y a trois ans pour la somme de 45,5 millions de dollars, la première ministre de l’époque, Pauline Marois, avait souligné la volonté du promoteur d’offrir des logements à prix « abordables ».
« Je pense qu’un appartement climatisé et chauffé en plein coeur du centre-ville, à ce prix-là, ce n’est pas si cher », affirme aujourd’hui au Devoir le vice-président aux opérations du Groupe Aquilini, Jocelyn Lafond. « Notre projet n’est pas seulement pour les étudiants, il vise tout le monde », dit-il.
Manque de chambres
L’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE), un organisme à but non lucratif qui vise le développement et la promotion du logement étudiant au Québec, juge que ni la superficie des unités ni leur prix ne répondent aux besoins des étudiants.
Le coordonnateur général de l’organisme, Laurent Levesque, ne blâme pas le promoteur privé, qui peut développer son projet comme il l’entend. Il constate cependant que le problème de manque de logements étudiants dans le Quartier latin demeure entier.
« Ça ne répond pas aux besoins de logements étudiants que le projet de l’îlot Voyageur devait combler », dit-il.
Lorsque l’UQAM a lancé le projet de l’îlot Voyageur en 2005, le quadrilatère situé au coin de la rue Berri et du boulevard De Maisonneuve devait effectivement accueillir un pavillon, un immeuble de bureaux et des résidences étudiantes.
« Montréal se veut une métropole universitaire, mais il n’y a pas assez de ressources pour accueillir les étudiants », poursuit M. Levesque.
Selon une étude commandée en 2014 par l’UTILE, il manque plus de 4000 chambres offertes à prix abordable pour répondre aux besoins des étudiants montréalais.
« Pour répondre en partie à ce besoin immédiat en logement étudiant, l’UTILE travaille sur des solutions originales », a fait savoir l’organisme par voie de communiqué.
De son côté, le Groupe Aquilini est satisfait de la réponse des locataires potentiels. Son projet « Îlot apparts » compte déjà 35 réservations pour le 1er juillet, se réjouit Jocelyn Lafond. « La demande est là, c’est incroyable, s’exclame-t-il. Jusqu’à maintenant, la réponse est au-delà de nos attentes. »