Des centaines d’organismes ferment pour protester contre l’austérité

Environ 200 organismes communautaires avaient bloqué les bureaux du ministère du Travail à Québec, le 1er octobre dernier. Cette fois, ils seront plus de 1300 à se mobiliser.
Photo: Francis Vachon Le Devoir Environ 200 organismes communautaires avaient bloqué les bureaux du ministère du Travail à Québec, le 1er octobre dernier. Cette fois, ils seront plus de 1300 à se mobiliser.

Ils seront plus de 1300 groupes communautaires en grève, aux quatre coins du Québec, lundi et mardi. Après des mois à faire laisser entendre leur mécontentement au moyen de pétitions et de lettres aux ministres, les employés du milieu communautaire lanceront, cette semaine, un ultime cri du coeur pour dénoncer les effets dévastateurs que les mesures d’austérité ont sur leur travail.

« Le problème est double, insiste Caroline Toupin, l’une des porte-parole de la campagne des 2 et 3 novembre. D’une part, le milieu communautaire est directement touché par des compressions budgétaires. Certains groupes n’ont plus de financement, d’autres n’ont jamais eu la première enveloppe nécessaire à leur déploiement. De l’autre, les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement [de Philippe Couillard] touchent les plus vulnérables de notre société, qui se tournent vers nous pour avoir du soutien. »

Privés de leurs ressources, les organismes communautaires n’arrivent plus à répondre à la demande actuelle.

Grève et actions de perturbations

 

Pendant les deux journées de grève prévues, ils se promettent de garder leurs portes closes, d’interrompre leurs activités régulières ou encore de débrayer. Ce mouvement — historique par son envergure — sera orchestré par les responsables des deux campagnes déjà lancées : « Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire » et « Les droits, ça se défend ».

« Nous avions pris l’habitude de travailler séparément, parce que nos budgets ne proviennent pas des mêmes ministères, explique Caroline Toupin. Mais dans la réalité, nous travaillons tous ensemble. L’objectif ici est de rappeler cette réalité et de miser sur la force du nombre. »

Les journées de grève prévues touchent donc tout le milieu communautaire, des organismes d’aide au logement aux tables de concertation régionales, en passant par les maisons pour les jeunes. Il s’agit du plus vaste mouvement de mobilisation de l’histoire du secteur. « Nous étions 800 organismes lors de la manifestation nationale du 1er mai dernier, précise la porte-parole. Nous sommes plus de 1300, pour le moment ! »

La liste des groupes en grève est disponible sur le site Internet de la campagne « Je soutiens le communautaire ».

La pointe de l’iceberg

Les acteurs du milieu sonnent l’alarme depuis déjà plusieurs mois. « Des manifestations, nous en avons fait en masse, lance la porte-parole de la campagne. Des pétitions, nous en avons signé. Nous avons fait des campagnes de sensibilisation, rien n’y fait. Ce gouvernement fait la sourde oreille ! »

Et si, pour le moment, seulement deux journées sont à l’agenda cette semaine, rien n’indique que le débrayage ne s’étirera pas. « Certains groupes parlent de prolonger la grève sur toute la semaine », affirme la porte-parole, qui n’a toutefois pas pu donner plus de détails, mis à part que de telles discussions ont cours, entre autres, dans la région de Lanaudière.

Une grande manifestation unitaire est également prévue le samedi 28 novembre prochain.

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