Un rapport de l’ONU dénonce la violence envers les femmes
New York — Les femmes sont mieux éduquées et vivent plus longtemps, mais plus d’un tiers disent avoir été victimes de violences, selon un rapport de l’ONU publié mardi.
Ce rapport sur « Les femmes dans le monde », le sixième du genre et le résultat de cinq années de recherches, compile des statistiques sur les principaux aspects de la vie des femmes et des filles.
Selon une de ses auteures, Francesca Grum, il compte de nouveaux éléments chiffrés sur le travail non rémunéré des femmes et sur la violence à leur encontre, un problème qui n’était même pas pris en compte il y a 20 ans.
Les résultats des recherches sur 102 pays — le chiffre le plus élevé à ce jour — montrent que plus d’un tiers des femmes ont été victimes de violence physique ou sexuelle à un moment de leur vie.
« Cette violence contre les femmes est présente partout, c’est un problème mondial », explique Mme Grum.Et seule « une minorité de femmes ose parler de cette expérience de la violence », souligne-t-elle.
Selon le rapport, dans 70 pays étudiés, moins de 40 % des victimes rompent le silence et partagent leur expérience avec des amis ou des proches. Moins de 10 % des victimes portent plainte.
Mais l’attitude envers la violence conjugale ou sexuelle commence à changer dans presquetous les pays où l’information sur ce problème circule, note le rapport. Ainsi, au moins 119pays ont désormais des lois sur la violence domestique, 125 sur le harcèlement sexuel et 52 sur le viol conjugal.
Globalement, l’espérance de vie des femmes atteint 72 ans, contre 68 pour les hommes, mais elles sont encore payées entre 70 % et 90 % seulement de ce que reçoivent leurs collègues masculins.
Dans les pays en développement, elles passent en moyenne trois heures de plus par jour que les hommes à s’occuper des tâches ménagères et des autres membres de la famille, un chiffre qui tombe à deux heures dans les pays riches.
Les avantages familiaux se sont étendus : la moitié des pays offrent ainsi un congé de maternité d’au moins 14 semaines. Mais certains secteurs comme l’agriculture ou la domesticité en sont souvent exclus.