Réutiliser le verre dans le béton

Denis Lapointe, président de la Commission de l’environnement de l’UMQ, croit qu’il est important de continuer de trouver des débouchés pour les produits du verre, pour autant qu’un processus de consigne du verre soit aussi mis en place.
Photo: Michaël Monnier Le Devoir Denis Lapointe, président de la Commission de l’environnement de l’UMQ, croit qu’il est important de continuer de trouver des débouchés pour les produits du verre, pour autant qu’un processus de consigne du verre soit aussi mis en place.

Si le débat actuel sur la consigne du verre au Québec divise, un constat rallie l’ensemble des parties : la nécessité de trouver de nouveaux débouchés pour le verre. Parmi ces débouchés, il existe la poudre de verre (Verrox) actuellement produite par l’usine de micronisation de Tricentris, à Lachute, et utilisée comme ajout cimentaire.

« Il faut trouver d’autres débouchés et développer de nouvelles technologies, concède le maire de Lachute, Carl Péloquin, mais je pense que le Verrox fait partie de la solution. »

Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques confirme que la micronisation du verre fait partie de l’ensemble des réflexions du gouvernement, notamment en matière d’accroissement de la quantité de verre recyclé ou valorisé.

Plus encore, Carl Péloquin croit que le gouvernement devrait investir davantage dans l’industrie québécoise. « Créons des entreprises qui transformeront ce verre chez nous, au Québec. Déjà Tricentris, à Lachute, et Gaudreau Environnement, à Victoriaville, s’y affairent », souligne-t-il.

Continuer de chercher

 

Denis Lapointe, président de la Commission de l’environnement de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Salaberry-de-Valleyfield, croit également qu’il est important de continuer de trouver des débouchés pour les produits du verre, pour autant qu’un processus de consigne du verre soit aussi mis en place. « Nous ne discréditons pas la micronisation du verre ; c’est un débouché qui fait partie d’une solution plus globale. C’est pourquoi nous appuyons la démarche du gouvernement en matière de consigne du verre, même si nous souhaitons qu’elle se raffine », nuance-t-il.

L’UMQ vient d’ailleurs de réitérer sa position par rapport à l’élargissement de la consigne aux bouteilles de vin et de spiritueux. Elle souhaite également une révision du régime de compensation actuel. À l’heure actuelle, les municipalités assument et déclarent 156,6 millions de dollars en dépenses pour la collecte sélective, mais ne reçoivent que 135 millions de dollars en compensation pour les coûts admissibles.

Les Laurentides s’y mettent

Parmi les 152 municipalités membres de Tricentris (un OSBL responsable des centres de tri), plusieurs ont opté pour le Verrox comme ajout cimentaire dans leurs trottoirs et bordures. C’est le cas de Boisbriand, Saint-Sauveur, Rosemère, Lachute, Blainville et Piedmont, dans les Laurentides. Lorraine en a utilisé pour construire son planchodrome et Mirabel compte désormais une piste de course en Verrox. « Tout ce qui se fait en béton peut se faire en Verrox », assure Gregory Pratte, ambassadeur Verrox pour Tricentris.

Cet été, le ministère des Transports du Québec (MTQ) construira un premier trottoir en Verrox. Long de 150 mètres, ce morceau de trottoir sera situé sur le boulevard Champlain, à Québec. Le porte-parole du MTQ, Benoit Lachance, indique que des analyses seront ensuite conduites sur ce projet-pilote afin d’évaluer la pertinence et la durabilité du produit.

L’usine de micronisation de Tricentris produit annuellement 6000 tonnes de Verrox et 15 000 tonnes de produits dérivés (abrasifs). D’ici la prochaine année, à la faveur de travaux d’agrandissement à venir estimés à quelque 6 millions de dollars, Tricentris espère augmenter sa production annuelle à 30 000 tonnes de Verrox et à 30 000 tonnes de produits dérivés.

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