Les automobilistes appelés à partager la route

Les automobilistes et les camionneurs devraient rouler plus lentement et s’abstenir de dépasser un cycliste lorsqu’ils constatent que l’espace sur la chaussée est insuffisant, croit le coroner Paul G. Dionne qui s’est penché sur le décès de Mathilde Blais, happée par un camion-remorque le 28 avril dernier alors qu’elle circulait à vélo dans le tunnel de la rue Saint-Denis.
Mathilde Blais était dans son droit lorsqu’elle s’est engagée à vélo dans le tunnel. Tout comme le camion-grue. Le noeud de l’affaire, c’est le partage inégal de la chaussée, soutient le coroner.
Dans son rapport rendu public mardi, Paul G. Dionne conclut que le décès de Mathilde Blais était « évitable ». Le camion-remorque aurait dû laisser le passage à la cycliste, quitte à empiéter sur la voie de gauche, ce que lui permet la loi. Il estime aussi qu’une jupe latérale sur le véhicule lourd aurait pu empêcher Mathilde Blais de glisser sous les roues du camion-remorque.
Paul G. Dionne recommande donc au ministère des Transports du Québec (MTQ) et à la Société de l’assurance automobile (SAAQ) de réviser le Code de la sécurité routière afin d’y inscrire les distances minimales requises entre un véhicule et un vélo. Il les presse également, tout comme Transports Canada, de favoriser l’installation de jupes latérales pour les véhicules lourds.
Finalement, le coroner recommande à l’Union des municipalités du Québec (UMQ) de privilégier des corridors sécuritaires pour les vélos dans l’aménagement urbain des villes.
Le gros bon sens
Le rapport du coroner est succinct et tient sur une seule page. Lors d’un entretien téléphonique, Paul G. Dionne souligne que malgré sa taille, le mastodonte avait le droit de circuler en milieu urbain, car il n’était pas encore 7 h au moment du drame. Bien que le camionneur était jeune, il avait l’habitude de conduire ce véhicule et possédait tous les permis requis, précise-t-il. De plus, il ne roulait pas à une vitesse excessive. « S’il avait eu à être accusé, la police l’aurait déjà fait », soutient M. Dionne.
Quant à Mathilde Blais, 33 ans, c’était une cycliste expérimentée, prudente, qui avait l’habitude de prendre ce chemin. « Elle a le droit de partager cette voie publique, tout comme le camion. Mais on arrive dans une situation où le partage n’est pas égal. Le camion aurait peut-être dû partager plus », note le coroner.
Dans une situation où la voie est trop étroite pour permettre un espace sécuritaire pour le cycliste, le conducteur du véhicule moteur devrait ralentir et suivre le vélo s’il ne peut se déplacer dans la voie à sa gauche, insiste le coroner. « Tous les automobilistes vont dire que ça n’a pas de sens, que ça ralentit la circulation. Idéalement, il devrait peut-être y avoir seulement une voie dans ces tunnels, suggère-t-il. C’est un dilemme qui n’est pas facile à régler parce que les gens se battent contre le gros bon sens. Il ne faut pas tasser un vélo et l’approcher de trop près, c’est dangereux. Tout le monde le sait, mais personne ne le fait. »
Vélo Québec a salué les mesures proposées par le coroner. Sa p.-d.g., Suzanne Lareau, propose de fixer à un mètre la distance requise entre un véhicule en milieu urbain. Mais selon elle, les véhicules continuent de circuler trop rapidement dans ces tunnels et des mesures appropriées devront être prises, dit-elle.
Les automobilistes et les camionneurs devraient rouler plus lentement et s’abstenir de dépasser un cycliste lorsqu’ils constatent que l’espace sur la chaussée est insuffisant, croit le coroner Paul G. Dionne qui s’est penché sur le décès de Mathilde Blais, happée par un camion-remorque le 28 avril dernier alors qu’elle circulait à vélo dans le tunnel de la rue Saint-Denis.
Mathilde Blais était dans son droit lorsqu’elle s’est engagée à vélo dans le tunnel. Tout comme le camion-grue. Le noeud de l’affaire, c’est le partage inégal de la chaussée, soutient le coroner.
Dans son rapport rendu public mardi, Paul G. Dionne conclut que le décès de Mathilde Blais était « évitable ». Le camion-remorque aurait dû laisser le passage à la cycliste, quitte à empiéter sur la voie de gauche, ce que lui permet la loi. Il estime aussi qu’une jupe latérale sur le véhicule lourd aurait pu empêcher Mathilde Blais de glisser sous les roues du camion-remorque.
Paul G. Dionne recommande donc au ministère des Transports du Québec (MTQ) et à la Société de l’assurance automobile (SAAQ) de réviser le Code de la sécurité routière afin d’y inscrire les distances minimales requises entre un véhicule et un vélo. Il les presse également, tout comme Transports Canada, de favoriser l’installation de jupes latérales pour les véhicules lourds.
Finalement, le coroner recommande à l’Union des municipalités du Québec (UMQ) de privilégier des corridors sécuritaires pour les vélos dans l’aménagement urbain des villes.
Le gros bon sens
Le rapport du coroner est succinct et tient sur une seule page. Lors d’un entretien téléphonique, Paul G. Dionne souligne que malgré sa taille, le mastodonte avait le droit de circuler en milieu urbain, car il n’était pas encore 7 h lorsqu’il circulait dans le tunnel. Bien que le camionneur était jeune, il avait l’habitude de conduire ce véhicule et possédait tous les permis requis, précise-t-il. De plus, il ne roulait pas à une vitesse excessive. « S’il avait eu à être accusé, la police l’aurait déjà fait », soutient M. Dionne.
Quant à Mathilde Blais, 33 ans, c’était une cycliste expérimentée, prudente, qui avait l’habitude de prendre ce chemin. « Elle a le droit de partager cette voie publique, tout comme le camion. Mais on arrive dans une situation où le partage n’est pas égal. Le camion aurait peut-être dû partager plus », note le coroner.
Dans une situation où la voie est trop étroite pour permettre un espace sécuritaire pour le cycliste, le conducteur du véhicule moteur devrait ralentir et suivre le vélo s’il ne peut se déplacer dans la voie à sa gauche, insiste le coroner. « Tous les automobilistes vont dire que ça n’a pas de sens, que ça ralentit la circulation. Idéalement, il devrait peut-être y avoir seulement une voie dans ces tunnels, suggère-t-il. C’est un dilemme qui n’est pas facile à régler parce que les gens se battent contre le gros bon sens. Il ne faut pas tasser un vélo et l’approcher de trop près, c’est dangereux. Tout le monde le sait, mais personne ne le fait. »
Vélo Québec a salué les mesures proposées par le coroner. Sa p.-d.g., Suzanne Lareau, propose de fixer à un mètre la distance requise entre un véhicule en milieu urbain. Mais selon elle, les véhicules continuent de circuler trop rapidement dans ces tunnels et des mesures appropriées devront être prises, dit-elle.
De son côté, Projet Montréal presse l’administration d’augmenter la cadence dans l’aménagement de pistes cyclables. Les élus s’interrogent aussi sur la présence de camions de grande taille comme celui impliqué dans la mort de Mathilde Blais. Selon eux, il faudrait envisager que les camions très lourds ou très larges soient accompagnés d’une escorte lorsqu’ils circulent sur le territoire.
L’administration Coderre admet que la grosseur des camions soulève des questions. Le plan de camionnage de la Ville limite la circulation des véhicules lourds dans les rues locales, mais les règles devraient peut-être être revues, reconnaît Anie Samson, responsable de la sécurité publique au comité exécutif. « Dans les quartiers densément construits, on se questionne sur une base régulière, mais il faudra la participation de l’industrie du camionnage », a-t-elle expliqué.
La Ville de Montréal a entrepris d’inspecter l’ensemble des viaducs de l’île de Montréal. Des 175 viaducs, 48 ont été identifiés comme nécessitant des interventions pour améliorer la sécurité des cyclistes. Ces interventions permettant le partage des trottoirs par les piétons et les cyclistes devraient être complétées d’ici la fin de l’année. Des mesures permanentes, comme l’aménagement de voies cyclables, seront réalisées au cours des prochaines années, a promis Aref Salem, responsable des transports.
Pour sa part, le père de Mathilde Blais, Jean Blais, a trouvé un certain réconfort dans les recommandations faites par le coroner. En entrevue à LCN, il a tout de même qualifié le rapport de Paul G. Dionne de « précis et froid, difficile à lire pour un père qui vient de perdre sa fille ».