Salaire et postes de pouvoir : les femmes toujours en retard
L’égalité hommes-femmes progresse sans être acquise, rappelle le Conseil du statut de la femme (CSF) dans son « Portrait des Québécoises en 8 temps » publié vendredi.
Les femmes accusent toujours un recul concernant leurs revenus ou leur présence dans des sphères de pouvoir. La progression de certains indicateurs encourage toutefois la présidente du CSF, Julie Miville-Dechêne. « Il faut continuer à diffuser ces chiffres pour montrer qu’il y a encore du chemin à faire », dit-elle.
Les femmes représentent respectivement 58 et 59 % des effectifs au collégial et à l’université. Elles sont aussi plus nombreuses que les hommes à obtenir un diplôme. Mais elles continuent à choisir des métiers en fonction d’une vision « traditionnelle » des rôles sexués. Alors que les hommes représentent 74,9 % des effectifs en sciences appliquées, les femmes représentent 75,9 % des effectifs en sciences de la santé.
Selon le CSF, les femmes ne « récoltent pas les bénéfices espérés de leur scolarisation poussée » et touchent un salaire hebdomadaire brut inférieur. Pour 2013, après un baccalauréat, un finissant touchait 995 $ par semaine, contre 880 $ pour une finissante. Alors que 30 % des titulaires féminines d’un titre universitaire touchent un revenu annuel d’au moins 80 000 $, c’est le cas de 54 % des hommes diplômés.
Peu importe le niveau d’éducation, les gains des femmes sont encore inférieurs. En 2011, ces dernières gagnaient en moyenne, en travaillant à temps plein, 75,3 % du salaire des hommes. Un recul, puisqu’il s’agit d’une augmentation de l’écart de 1 % par rapport à 2007.
Sur une note plus positive, l’écart pour le salaire horaire se réduit. En 2012, les travailleuses touchaient en moyenne 22,35 $ l’heure, contre 24,56 $ pour les hommes, une amélioration de 7 points de pourcentage par rapport à 2002. « C’est une bonne nouvelle, dit Mme Miville-Dechêne. Les mesures d’équité salariale ont pu avoir un effet. »
De 4,8 heures en 2005, les mères d’enfants de quatre ans et moins consacrent maintenant 5,4 heures par jour aux tâches domestiques et aux soins aux enfants. Les pères sont passés de 3,3 à 4,2 heures. « Il y a toujours un écart, mais les deux parents consacrent plus de temps aux enfants. C’est encourageant, mais ça ne dégage pas pour autant la mère », souligne Mme Miville-Dechêne.
Du côté politique, il y a eu recul le 7 avril à l’Assemblée nationale pour les femmes, mais avancée légère à l’automne aux élections municipales. Dans les conseils d’administration, les femmes occupent 20 % des postes.
Les femmes immigrées comptent pour 13,5 % des femmes québécoises, une hausse de 18,4 % par rapport à 2006.
Aussi, 80 % des victimes de violence conjugale sont des femmes, et elles sont aussi majoritaires à titre de victimes d’agressions sexuelles.
L’égalité hommes-femmes progresse, mais n’est pas acquise, rappelle le Conseil du statut de la femme.