Les fermiers craignent de perdre le contrôle de leurs semences

Une association de fermiers canadiens et l’Église unie du Canada s’opposent fortement à un projet de loi du gouvernement fédéral qui, disent-elles, donne davantage de pouvoirs aux multinationales productrices de semences.

 

Ce projet de loi, C-18, est à l’étape de la deuxième lecture à la Chambre des communes.

 

Selon la National Farmers’ Union, ce projet de loi obligera les fermiers à se rapporter aux compagnies productrices de semences s’ils veulent stocker des semences générées par leurs récoltes antérieures.

 

À l’heure actuelle, les fermiers qui achètent de nouveaux types de semences conçues par des compagnies doivent payer des redevances au moment de l’achat. Le projet de loi C-18 ferait en sorte que les fermiers auraient également des obligations envers les compagnies liées aux générations subséquentes de semences.

 

Bien commun

 

Pour sa part, l’Église unie du Canada considère que les semences ont un caractère « sacré », et qu’elles font partie du bien commun. Elle s’oppose donc à ce qu’on en commercialise la reproduction.

 

Pour Cathy Holtslander, directrice de la recherche et des politiques à la National Farmers’ Union, le nouveau projet de loi aurait pour effet de donner davantage de pouvoirs aux quelques compagnies qui contrôlent le marché mondial des semences. On retrouve parmi ces compagnies les gros noms que sont Monsanto, Syngenta, Dow, Dupont ou BASF.

 

Parallèlement, la National Farmers’ Union, de concert avec l’Église unie du Canada, réclame que soit plutôt adoptée une loi donnant davantage de pouvoir aux fermiers sur leurs semences.

 

Selon Cathy Holtslander, il y a des millions et des millions de dollars en jeu pour les fermiers. Plusieurs récoltes, celles du blé, par exemple, mais aussi de l’avoine, de l’orge, du maïs et de la graine de soya, exigent que des semences soient plantées chaque année. Dans les Prairies, plusieurs fermiers utilisent leurs semences des années antérieures. C’est moins le cas au Québec, où les fermiers qui font pousser du maïs hybride, par exemple, ont tendance à acheter de nouvelles semences tous les ans, dit-elle.

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