Le collectif Carré rose presse Québec d’augmenter son aide aux clientèles marginalisées
Après avoir obtenu une aide accrue de 1 million de dollars du maire Denis Coderre pour venir en aide aux personnes itinérantes, le collectif Carré rose souhaite maintenant frapper à la porte de Québec pour résoudre les autres problématiques à l’origine de tensions sociales dans le Village gai.
Le groupe citoyen, créé dans la foulée des agressions violentes survenues ces derniers mois dans le quartier gai de Montréal, entend solliciter le gouvernement Marois, notamment pour que soit revue la formation dispensée aux policiers appelés à intervenir auprès des clientèles marginalisées.
Le collectif Carré rose, dont la marche festive pour la non-violence a attiré plus de 500 personnes, rue Saint-Catherine Est, le soir de la Saint-Valentin, crie en partie victoire. Pour une cinquième fin de semaine consécutive, aucune agression n’a été rapportée dans le secteur couvert par le poste de police 22.
Depuis la mi-janvier, la surveillance policière a été accrue pendant seulement deux heures, à la sortie des bars, du vendredi au dimanche soir. Le maire de Montréal a aussi évoqué l’idée d’instaurer des caméras de surveillance à certains endroits, mais rien n’a encore été fait en ce sens.
« Notre but, c’était de stopper les attaques, et on peut dire qu’il y a une accalmie. Maintenant, il faut trouver des solutions à plus long terme pour intervenir auprès des nombreuses clientèles vulnérables. Les organismes communautaires ont besoin de plus d’aide », a fait valoir lundi Louis-Alain Robitaille, fondateur et porte-parole du collectif.
Le maire Coderre, qui participait à l’événement collectif de vendredi soir dernier, aux côtés du chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, du maire de l'arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Réal Ménard, et de la conseillère du district de Sainte-Marie, Valérie Plante, a posé un premier geste en confirmant la hausse de 1,6 à 2,6 millions des budgets municipaux alloués à l’itinérance.
« Montréal va être un partenaire sur la question de l’itinérance. Nous faisons partie de la solution. Il faut aussi la volonté politique de tous les élus de Montréal », a ajouté le maire de la métropole.
Demande de fonds
À ce chapitre, le collectif Carré rose souhaite que Québec renfloue les budgets des organismes d’aide (aux clientèles vulnérables), dont environ 80 ont pignon sur rue dans le Village. Le groupe citoyen plaide pour une meilleure formation pour les policiers dépêchés auprès des personnes ayant des troubles de santé mentale et pour la création d’un système de vigie communautaire similaire au réseau Parents secours, qui permettrait à certains commerces de la rue Sainte-Catherine de s’afficher comme lieux d’aide et de refuge pour des victimes d’agressions.
Lors de la dernière assemblée de l’arrondissement Ville-Marie, le maire s’est aussi engagé à améliorer l’éclairage déficient aux pourtours de la station de métro Beaudry, lieu fréquenté par les revendeurs de drogue. « En 60 jours, notre mouvement a fait bouger plus de choses que ce que des citoyens isolés réclamaient depuis deux ans, se réjouit le porte-parole du collectif. Mais la solution est complexe, car le problème est complexe. Chaque pièce du puzzle est importante. »