Un dernier repas vieux de 46 millions d’années

Des entomologistes américains ont annoncé lundi la découverte inédite d’un moustique fossilisé avec du sang dans son abdomen, absorbé pour son dernier repas il y a 46 millions d’années. « C’est le premier fossile d’un moustique encore gorgé de sang jamais mis au jour », a affirmé Dale Greenwalt, un biochimiste retraité travaillant au Musée d’histoire naturelle de Washington et principal auteur de cette découverte, parue dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS). Une analyse spectrométrique à résonance magnétique nucléaire avec polarisation a révélé que son abdomen contenait des teneurs très élevées de fer dont la source était des molécules de porphyrine qui entrent dans la composition du sang. Ces données confirment l’existence de la préservation de biomolécules complexes dans des fossiles pendant de très longues périodes, soulignent les chercheurs. Ils notent aussi que d’autres grandes molécules plus fragiles, comme l’ADN, ne survivent généralement pas à la fossilisation.