Laval - La famille Alvarez Rivera expulsée vers le Salvador

« C’est très difficile, tout le monde est triste, mais on sait qu’on doit partir »,a affirmé Elsy Elizabeth Alvarez Rivera quelques heures avant l’expulsion de sa famille, ce samedi matin à 6 h, en direction du Salvador. La députée néodémocrate, Rosane Doré Lefebvre, leur a appris, vendredi en fin de journée, que le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, n’allait pas user de son pouvoir discrétionnaire pour empêcher leur déportation dans leur pays d’origine.

 

« C’est sûr que la décision du ministre Blaney jette tout le monde à terre, c’était notre dernier cheval de bataille pour empêcher la déportation de la famille Alvarez Rivera, mais il a préféré ne pas intervenir dans ce dossier », a confirmé Mme Doré Lefebvre, qui est députée dans la circonscription d’Alfred-Pellan, à Laval.

 

Dernier recours

 

L’intervention du ministre Blaney était, en effet, le dernier recours de la famille, qui avait épuisé tous ses recours légaux. Jeudi, la Cour fédérale avait rejeté leur demande, qui visait à empêcher leur expulsion, en raison d’un vice de forme lors de leur demande d’asile. « C’est sûr que c’est une déception, qu’on aurait souhaité une autre décision, d’autant plus qu’il y a eu une mobilisation de masse importante »,a indiqué Vincent Desbiens, l’avocat de la famille.

 

Au cours des derniers mois, les élèves de l’école secondaire Mont-de-La Salle à Laval, où étudiaient deux des filles de la famille, s’étaient mobilisés pour sensibiliser le ministre Blaney à l’histoire de la famille Alvarez Rivera. Des milliers de lettres lui ont été envoyées, une chaîne humaine a été organisée, de même qu’une manifestation.

 

« Bien que je sois touché par l’acte civique posé par les élèves de l’école Mont-de-La Salle de Laval, j’ai le devoir en tant que ministre de la Sécurité publique de veiller à l’application équitable de nos lois sur l’immigration »,a indiqué le ministre Blaney.

 

Après trois années au Québec, les trois filles de la famille, âgées de 14 à 21 ans, s’étaient bien intégrées dans leur milieu scolaire et les parents avaient trouvé du travail.

 

Résidence permanente

 

Alors qu’elle était en train de préparer ses dernières valises vendredi soir, Elsy Elizabeth Alvarez Rivera s’était quelque peu résignée à repartir dans son pays d’origine. Ses espoirs n’étaient toutefois pas anéantis, puisqu’une demande de résidence permanente pour motif humanitaire est en cours d’évaluation. Si elle est approuvée, Ottawa devra tous les rapatrier au pays. La famille pourra aussi faire une demande d’immigration en bonne et due forme à partir du Salvador.

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