Manifestation à Montréal contre la Charte des valeurs québécoises

Plus d'un millier de personnes se sont rassemblées dans les rues de Montréal, samedi après-midi, pour dénoncer le projet de Charte des valeurs québécoises.
Les organisateurs ont décrit l'événement comme un rassemblement multiconfessionnel contre les restrictions qui pourraient interdire le port de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique.
Salma Ahmed, une Montréalaise de 17 ans portant le foulard, affirme que la proposition de loi viole les libertés religieuses. Elle dit s'inquiéter d'un possible effet sur ses choix professionnels.
Ce ne sont cependant pas tous les groupes religieux qui appuient cette manifestation.
Une organisation juive a dit avoir décidé de ne pas y prendre part, puisqu'elle était prévue le même jour que le Yom Kippour, leur plus importante fête juive.
Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes dit être contre la Charte des valeurs, tout en soulignant qu'il ne désire pas être associé à certains des organisateurs.
S'exprimant par voie de communiqué, le groupe a indiqué ne pas vouloir participer à un événement organisé en partie par le Collectif québécois contre l'islamophobie.
«La communauté juive s'exprime en son nom propre et n'acceptera pas d'être cooptée ou manipulée par les objectifs douteux de certains organisateurs de la manifestation, qui comprennent des fondamentalistes religieux radicaux avec qui la communauté juive ne fera jamais cause commune», soutient le communiqué publié vendredi.
Le plan de Charte dévoilé par le gouvernement péquiste plus tôt cette semaine a provoqué un important débat.
Si des sondages indiquent qu'il existe un appui pour la Charte, principalement en région, ses opposants l'ont qualifiée de discriminatoire.
Adil Charkaoui, un porte-parole du Collectif québécois contre l'islamophobie, a indiqué que la manifestation n'est que l'un de plusieurs événements prévus contre le projet de Charte.
Le gouvernement veut interdire à ses employés le port de signes religieux ostentatoires — incluant les hijabs, les turbans, les kippas et les crucifix de grande taille.
Selon la première ministre Pauline Marois, ce geste est nécessaire pour que la fonction publique conserve sa neutralité.