Plus de 50 organismes demandent l’abrogation du règlement P-6

Depuis le 15 mars, environ 700 personnes ont été arrêtées et mises à l’amende (637 $) pour être contrevenues au règlement P-6.
Photo: - Archives Le Devoir Depuis le 15 mars, environ 700 personnes ont été arrêtées et mises à l’amende (637 $) pour être contrevenues au règlement P-6.

Le mouvement contre le règlement P-6 prend de l’ampleur. Ils sont désormais une cinquantaine d’organismes de la société civile à endosser une déclaration commune demandant l’abrogation de l’ensemble de ce règlement, qui oblige les manifestants à fournir le trajet au préalable et empêche quiconque de se masquer le visage.

À cette coalition d’organismes, formée de groupe de défense des droits, de syndicats, d’étudiants et de groupe communautaire et de la société civile, se sont également joints des élus municipaux, tels que Alex Norris de Projet Montréal et Jocelyn Ann Campbell, conseillère indépendante. Ils espèrent que leur demande aura un écho lundi auprès des élus municipaux qui seront appelés à voter une motion présentée par Projet Montréal sur l’abrogation du règlement.

«On lance un appel aujourd’hui à toutes les autres organisations et aux citoyens et citoyennes qui veulent dénoncer l’existence même de P-6 pour qu’ils interpellent leurs conseillers municipaux, car ils ne sont pas tous convaincus du bien-fondé de notre démarche», a déclaré Nicole Filion, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés.

Des voix se sont élevées pour dénoncer l’«arbitraire» de l’application du règlement. «Pour la police, il y a de bonnes manifestations et de mauvaises manifestations. Si c’est pour le hockey, la coupe Stanley, c’est intéressant, mais si c’est pour dénoncer une politique qui a été votée et si, comme policiers, ils jugent que ce n’est pas justifié, ils vont intervenir», a déploré Gaétan Châteauneuf, président du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN.
 
Selon Alex Norris, P-6 viole le droit fondamental à la liberté d’expression. Il dénonce le caractère abusif des arrestations. « On a eu plus d’arrestations au cours des dernières semaines que pendant toute la crise d’octobre. Ça n’a aucun sens », a-t-il dit. « Il est tout à fait souhaitable que les organisateurs fournissent les itinéraires et collaborent le plus possible, mais de là à criminaliser tous les participants à une manifestation, on va beaucoup trop loin.»

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