Femmes aux c.a. d'entreprises: Québec adopte une approche incitative plutôt que coercitive

Des cibles ont été proposées par la «Table des partenaires influents», coprésidée par l'ex-ministre libérale Monique Jérôme-Forget. Elle était la seule parmi les huit membres du comité à prôner l'instauration de quotas.
Photo: - Archives Le Devoir Des cibles ont été proposées par la «Table des partenaires influents», coprésidée par l'ex-ministre libérale Monique Jérôme-Forget. Elle était la seule parmi les huit membres du comité à prôner l'instauration de quotas.

Québec a adopté vendredi des cibles à atteindre sur 15 ans pour inciter les entreprises cotées en Bourse à accroître le nombre de femmes siégeant à leur conseil d'administration.

Le gouvernement souhaite ainsi que les femmes occupent 20% des postes d'administrateur dans cinq ans, 30% dans 10 ans et 40% dans 15 ans.

Ces cibles ont été proposées par la «Table des partenaires influents», coprésidée par l'ex-ministre libérale Monique Jérôme-Forget et Guy Saint-Pierre, ancien PDG de SNC-Lavalin (TSX:SNC).
 
La ministre du Travail, Agnès Maltais, a accepté les recommandations du comité, y compris la décision d'opter pour une approche incitative plutôt que coercitive. En conférence de presse, Mme Maltais a expliqué qu'elle ne pouvait pas imposer à d'autres des obligations que les partis politiques refusent de respecter eux-mêmes.
 
M. Saint-Pierre en a fait sourciller plus d'un en affirmant que la mise en place de quotas pourrait faire en sorte que des entreprises nomment «la cousine ou la grande soeur du PDG ou du président du conseil».
 
Mme Jérôme-Forget était la seule parmi les huit membres du comité à prôner l'instauration de quotas. Il faut dire que Québec a des pouvoirs limités en la matière: une large majorité des entreprises cotées en Bourse ne sont pas régies par la législation provinciale, mais par la Loi canadienne sur les sociétés par actions.
 
Si trop d'entreprises se montrent récalcitrantes aux orientations dévoilées vendredi, le gouvernement envisagera d'aller plus loin dans quelques années, a assuré la ministre Maltais.
 
Présente à l'annonce, la présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne, s'est dite d'accord avec les cibles fixées.
 
Par Sylvain Larocque

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