Lego est accusé de racisme par des musulmans

La discorde, une brique à la fois. Lego se retrouve sous les critiques nourries des communautés musulmanes de Turquie et du Liban, qui accusent la multinationale danoise d’entretenir les préjugés racistes à leur endroit. Au coeur du litige : l’univers à assembler mettant en vedette le personnage de Jabba the Hutt, tiré de sa collection La guerre des étoiles en Lego. Son palais reprendrait les courbes de deux célèbres mosquées, selon les musulmans, en plus d’y être habité par des mécréants armés et belliqueux. Sacrilège !
Pour les Turcs musulmans vivant en Autriche, d’où la première complainte s’est fait entendre, le monde de Jabba, cette limace fourbe imaginée par George Lucas pour sa Guerre des étoiles, collerait, dans sa version à assembler, de très près à l’architecture de la Grande Mosquée Sainte-Sophie d’Istanbul, tout comme à celle de Jami al-Kabir de Beyrouth au Liban. Ce mimétisme, selon eux, jumelé au fait que le palais soit équipé d’une mitraillette et qu’il soit également le quartier général de l’ensemble des mauvais compagnons de Jabba, soulève l’ire des musulmans, qui appellent au boycottage des produits de la compagnie et réclament le retrait du marché de ce produit litigieux.
Dans une plainte officielle envoyée à la compagnie, la communauté des musulmans turcs d’Autriche estime que, dans l’univers de Lego, la figure repoussante de Jabba, ainsi placée dans cette reproduction de mosquée, tout comme l’ensemble de la scène à assembler, est porteuse de « préjugés racistes », mais également « de sous-entendus négatifs à l’endroit des Orientaux et des Asiatiques » présentés comme « des personnages perfides et criminels (esclavagistes, chefs d’organisations criminelles, terroristes, meurtriers, adeptes de sacrifices humains) », rapporte le quotidien Austria Times.
Lego se défend
La semaine dernière, la compagnie Lego s’est défendue de vouloir chercher à nuire à l’image des musulmans avec ce jeu qui « ne fait référence à aucun bâtiment existant, pas plus qu’à une personne ou à une mosquée existante », a indiqué Katharina Sasse, porte-parole de la multinationale du divertissement dans les pages du Telegraph de Londres.
« Nous regrettons que ce produit ait amené les membres de la communauté musulmane turque à faire une mauvaise interprétation. Ce produit fait référence à un univers fictif tiré de la saga La guerre des étoiles. Rien de plus. »