Attentat au Métropolis: Richard Henry Bain possédait 22 armes

Richard Henry Bain cachait à La Conception un arsenal d'au moins 22 armes, toutes acquises légalement sauf une. Il se serait présenté au rassemblement péquiste du Métropolis avec cinq armes en sa possession, et l'intention de faire beaucoup plus qu'une victime.
Bain, qui fêtera son 62e anniversaire en prison samedi, a comparu au palais de justice de Montréal, pour répondre à 16 accusations, dont le meurtre de Denis Blanchette, un père de famille et technicien de scène de 48 ans, et trois tentatives de meurtre sur un collègue du défunt (Dave Courrage), un témoin oculaire (Elias Ames-Bull) et un policier (Stéphane Champagne).Des accusations de possession d'armes illégales (7), négligence dans l'entreposage des armes (2), possession de matériel incendiaire, voies de faits graves, et incendie criminel ont aussi été portées contre lui.
Le présumé tueur, crâne rasé, lunettes et t-shirt blanc, est resté impassible dans le box des accusés, pendant qu'un des membres de la famille Blanchette tenait devant lui une photo du disparu avec ses enfants. Bain pleurait dans la voiture qui l'a conduit au palais de justice, ont remarqué des photographes de presse.
La famille de M. Blanchette s'est abstenue de tout commentaire après la comparution, mais elle était indignée que les procédures se déroulent en anglais (la langue choisie par l'accusé comme c'est son droit).
L'avocate de Bain, Elfride-Andrée Duclervil, n'exclut pas d'exiger une évaluation psychiatrique de son client, mais la décision est prématurée à cette étape des procédures, a-t-elle dit. Me Duclervil n'a même pas pu rencontrer son client à l'hôpital Royal Victoria, où il a été conduit après avoir subi un malaise sans gravité lors de son interrogatoire par la police. Elle a pu s'entretenir quelques minutes avec lui dans le box des accusés, et il semblait parfaitement orienté et capable de comprendre ce qu'elle disait.
Des tirs et un incendie
Richard Henry Bain aurait tenté de faire irruption au Métropolis, dans la nuit de mardi à mercredi, alors la nouvelle première ministre, Pauline Marois, célébrait son élection avec quelque 2000 militants. Des gardes du corps ont empoigné Mme Marois après qu'un coup de feu eut retenti à l'extérieur. Ignorant tout de la menace qui planait trop près d'elle, Mme Marois est revenue sur la scène pour terminer son discours avant que le Métropolis ne soit finalement évacué.
Bain aurait abattu Denis Blanchette et blessé Dave Courrage. Celui-ci a été traîné à l'intérieur par des policiers. L'arme de Bain, une carabine Ceska Zbrojovka (CZ) en vente libre au Canada, qui ressemble à un AK-47, se serait enrayée, ce qui a permis à un organisateur du PQ de refermer la porte au nez de l'assassin.
Pris à l'extérieur, Bain aurait ensuite mis le feu à l'arrière du Métropolis. Pourchassé par les policiers, il a été rapidement maîtrisé sans faire d'autres victimes.
En plus de sa carabine, il avait en sa possession une arme de poing de 9 mm. Les policiers ont aussi retrouvé trois autres armes et un bidon d'essence dans sa fourgonnette, garée à deux pas du Métropolis dans le stationnement des Habitations Jeanne-Mance.
Selon la procureure de la Couronne, Éliane B. Perreault toutes les armes de Bain avaient été acquises légalement, sauf une. Outre la CZ, il avait aussi un Beretta 9mm et un revolver magnum .357. Il aurait cependant modifié ou altéré certaines armes au point d'en faire des armes illégales.
Me Perreault étudie toujours la possibilité que des accusations supplémentaires soient portées contre Bain pour avoir voulu s'en prendre à Mme Marois. «L'enquête est en cours. Nous allons prendre la décision dans les prochains jours, à savoir si des accusations supplémentaires doivent être portées», a-t-elle dit.