Gabriel Nadeau-Dubois est persona non grata à Trois-Pistoles
La présence annoncée de Gabriel Nadeau-Dubois à l’Échofête de Trois-Pistoles, dans le Bas-Saint-Laurent, menace la tenue même du festival. Selon les organisateurs du festival et l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu, le maire aurait menacé de leur couper les vivres si le porte-parole de la CLASSE y est convié.
« Voilà ce qu’on appelle de la censure politique , écrit VLB, célèbre Pistolois, dans la lettre qu’il a fait parvenir aux médias hier. Gabriel Nadeau-Dubois, représentant de la CLASSE, syndicat étudiant dûment reconnu par les autorités gouvernementales, est considéré persona non grata aux Trois-Pistoles ! »
Tout a commencé il y a quelques semaines lorsqu’un article du journal local a annoncé qu’une formation de désobéissance civile allait être donnée en marge du festival par l’organisme Moratoire d’une génération.Cet organisme mène depuis des années une lutte contre les gaz de schiste et invite les citoyens à défendre leurs intérêts contre les compagnies qui peuvent les exproprier en fonction de la Loi sur les mines.
Dans les médias locaux, la nouvelle a créé un véritable tourbillon. « À en croire ce que l’on entendait à la radio, on allait tenir un camp d’entraînement d’al-Qaïda ! », raconte d’une voix encore incrédule Michaël Rioux, président et cofondateur de l’Échofête.
Inquiet, le maire Jean-Pierre Rioux a rencontré les organisateurs et les a menacés de leur retirer tout financement, affirme Michaël Rioux. Déçu mais réaliste, il a cédé à cette demande.
Toutefois, les bailleurs de fonds du festival en ont rajouté. Pas question de voir Gabriel Nadeau-Dubois à l’Échofête.
« Ici, les gens pensent que Gabriel Nadeau-Dubois est le porte-étendard de la résistance civile. Pour eux, Gabriel Nadeau-Dubois, c’est comme Maurice “ Mom ” Boucher ! », affirme-t-il.
Bataille en vue
Pour Michaël Rioux, pas question de céder sur cet aspect. Le porte-parole de la CLASSE sera le bienvenu. Mais à quel prix ?
« Ils ont reporté le financement de 8000 $ qui nous avait été promis. Le terrain appartient à la Ville, qui fait aussi des pressions sur nos commanditaires. Nous ne savons plus quoi faire avec cela… »
Il se dit heureux du soutien de VLB, qui accuse le maire de « régner sur sa ville comme un véritable despote de province ». Et l’auteur promet de livrer toute une bataille.
« S’il persiste […] nous serons nombreux à nous insurger, quitte à livrer une deuxième guerre des clochers. Et cette guerre-là, s’il n’en tient qu’à moi, sera impitoyable ! »
Le Devoir n’a pas été en mesure de s’entretenir avec le maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux.