Comité des sages de L'UMQ - « Il faut que le citoyen aime sa ville »

Thierry Haroun Collaboration spéciale
La juge Claire L’Heureux-Dubé, à la Cour suprême du Canada
Photo: Agence Reuters La juge Claire L’Heureux-Dubé, à la Cour suprême du Canada

Ce texte fait partie du cahier spécial Municipalités 2012

Claire L’Heureux-Dubé, juge à la retraite, a siégé au sein du Comité des sages de l’Union des municipalités du Québec, qui a rendu son rapport portant sur le présent et le devenir des municipalités. Mme L’Heureux-Dubé nous entretient au sujet de sa contribution à cette réflexion entourant les enjeux municipaux.

De tous les enjeux qui ont été discutés au sein de ce comité, auquel ont participé Jean-Paul L’Allier, Claude Béland, Guy Leblanc et Lise Bissonnette, il y a celui portant sur le citoyen et la cité. C’est ce thème qui a le plus interpellé Claire l’Heureux-Dubé, qui précise que, « si le citoyen est au coeur de la cité, si la cité existe pour le citoyen, l’engagement du citoyen est essentiel ». Voilà qui lance la conversation.

 

Parcours et contribution


Tout au long de sa carrière, raconte la documentation de référence, la juge Claire L’Heureux-Dubé participe à la quête d’égalité et à l’avancement des groupes marginalisés au Québec et au Canada. Elle siège à la Cour supérieure et à la Cour d’appel du Québec, puis à la Cour suprême du Canada, où elle travaille à la promotion des valeurs fondamentales que sont l’égalité, l’universalité et l’accessibilité de la justice. Claire L’Heureux-Dubé est récipiendaire de nombreuses distinctions, dont le prix Les Assises (de l’Association du Barreau canadien en 2003) et le prix Yves-Pélicier (de l’Académie internationale du droit et de la santé mentale en 2002). Claire L’Heureux-Dubé est également compagnon de l’Ordre du Canada depuis 2003.


« J’ai trouvé très intéressante et très éclairante mon expérience au sein de ce comité. Nous avions à faire des constatations et des recommandations. Chacun de nous avait son point de vue ; je pense à Mme Bissonnette, qui est une experte en culture, ou à Claude Béland, qui vient du monde de la finance. Nous avions donc des expertises variées », note Mme L’Heureux-Dubé.


Elle tient par ailleurs à souligner que le fait d’avoir été responsable de l’ombudsman de la Ville de Québec, une instance mise sur pied par Jean-Paul L’Allier à l’époque où il était maire de la Vieille Capitale, lui a beaucoup servi à titre de membre du Comité des sages. « Je note que les municipalités ont cumulé avec le temps des responsabilités additionnelles, mais qui ne sont pas accompagnées de ressources financières. À ce titre, s’il n’y a pas de ressources financières, pourquoi ne pas aller chercher des ressources [humaines] bénévoles qui vont faire profiter non seulement la Ville [comme entité], mais aussi la société en général ? Écoutez, les aînés ont beaucoup à offrir, mais on ne les sollicite pas. »


« Chez les jeunes, ajoute-t-elle, c’est la même chose. Les jeunes qui ne sont pas encore sur le marché du travail peuvent s’engager dans les activités de la municipalité. Cela peut servir d’éducation pour les jeunes, tout en étant une richesse pour les villes. C’est une approche qui n’a pas encore été assez exploitée, à mon avis. »


À propos du mécénat


Si le mécénat ne fait pas partie du rapport du Comité des sages, rappelle Claire L’Heureux-Dubé, elle tient « à ajouter ce volet, parce qu’il y a dans chaque municipalité des gens qui ont un certain pouvoir financier qu’on pourrait identifier, afin qu’ils puissent contribuer à des projets qui répondent à leurs valeurs et intérêts. Ce peut être un projet à caractère culturel ou autre. Voilà une démarche qui, à mon avis, encourage le citoyen à s’engager dans sa société. »

 

À propos de la ligne d’info 211


Outre le mécénat, Claire L’Heureux-Dubé encourage les municipalités à s’abonner à la ligne téléphonique d’information et de référence 211, histoire d’offrir un service direct au citoyen concernant sa municipalité. « J’ai parlé de cela au comité. Cette ligne permet aux citoyens d’être au fait de tous les services disponibles dans leur ville. Lorsqu’un citoyen signale le 211, on ne lui répond pas : “ Pousser sur le bouton 1 ”. Non, non ! Il y a une personne au bout du fil qui lui répond. C’est important, ça. Plusieurs villes en Amérique du Nord s’y sont abonnées, dont Québec. En fait, j’estime que chaque municipalité devrait avoir sa maison de la justice ou un centre d’information juridique, un ombudsman et une ligne d’info 211. »


Et, à propos de Québec, Mme L’Heureux-Dubé rappelle combien elle « adore cette ville. J’y habite, elle est belle ! Il faut que le citoyen aime sa ville. »

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Collaborateur

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