Lego se penche sur la miniaturisation d’Habitat 67

Le complexe Habitat 67, sur le quai Marc-Drouin à Montréal, longe le fleuve Saint-Laurent. Construit dans les années 1960 dans le cadre d'Expo 67, le bâtiment a apporté une notoriété mondiale à son créateur, Safdie.
Photo: Annik MH de Carufel - Le Devoir Le complexe Habitat 67, sur le quai Marc-Drouin à Montréal, longe le fleuve Saint-Laurent. Construit dans les années 1960 dans le cadre d'Expo 67, le bâtiment a apporté une notoriété mondiale à son créateur, Safdie.

Dans le monde du jouet, comme dans la vraie vie: la multinationale européenne du divertissement, Lego, a indiqué au Devoir qu’elle amorçait dès aujourd’hui l’étude de faisabilité en vue de la miniaturisation du célèbre complexe résidentiel montréalais Habitat 67. Cette semaine, l’œuvre architecturale majeure de Moshe Safdie a décroché la première place d’un vote en ligne visant à pointer le prochain bâtiment du patrimoine mondial que les internautes souhaitent voir reproduit en blocs Lego. La tour Eiffel, le Colisée de Rome ou encore les tours jumelles Petronas de Kuala Lumpur étaient entre autres dans la course.

«Habitat 67 a été le plus populaire des choix que nous avons présenté, a indiqué aujourd’hui Andrew Arnold, porte-parole de Lego, depuis le siège social de l’entreprise au Danemark. Nous prenons ça à coeur et, comme d’habitude, nous allons amorcer les démarches pour voir comment il va être possible de transformer ce souhait en modèle Lego à construire».

Hier, à la fermeture du processus de votation, l’ensemble de logements montréalais imaginé dans les années 60 par Safdie avait reçu le plus grand appui du public avec plus de 877 000 votes exprimés en lignes, soit environ 400 000 de plus que ses plus proches concurrents, dont le Montjuïc de Barcelone, les Petronas ou le Capitole de Washington. Tous aspiraient à entrer dans la collection Lego Architecture de la multinationale, une branche spécialisée de modèles à construire pour les accros du patrimoine humain bâti.

Du quai Marc-Drouin, où trône cet assemblage de cubes habitables, à la boîte de Lego, la route est toutefois encore longue tient à préciser M. Arnold qui rappelle l’importance d’obtenir au préalable l’autorisation de l’architecte, ce qui n’a pas encore été fait. Lego va devoir par la suite évaluer la reproduction du bâtiment dans le cadre limité des pièces de construction disponible dans son catalogue. «Nous devons nous assurer que nous pouvons reproduire le bâtiment à une échelle acceptable sans que le modèle ne contienne trop de pièces et du coup ne devienne trop cher». Lego n’accepte pas les dépassements de coûts!

Ce processus d’évaluation et l’étude de faisabilité devraient prendre entre 18 et 24 moins, précise la compagnie.

La division «briques et architectures» de la compagnie Lego a été fondée en 1960, par le fils du créateur de ces célèbres blocs de plastique à assembler, Godtfred Kirk Christiansen. À ce jour, cette section de l’entreprise a donné forme à des modèles réduits de la Maison-Blanche, de la Seattle Space Needle, de l’Empire State Building, du Musée Guggenheim de Bilbao ainsi que de la tour Burj Khalifa de Dubaï.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, Lego a lancé une nouvelle consultation en ligne afin d’identifier un prochain candidat architectural à la miniaturisation. Le Golden Gate Bridge, la tour de Pise, la Sagrada Familia, la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux de Moscou sont du nombre.

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