Festival international du film pour enfants de Montréal - Une quinzième édition avec 23 pays!

Comme chaque année, la semaine de relâche nous ramène le Festival international du film pour enfants de Montréal, le FIFEM. C'est un événement très attendu, tant chez les enfants — des tout-petits de 2 ans jusqu'aux ados de 102 — que chez leurs parents. Voyons ensemble toutes les raisons qui font le succès de ce festival.
On aime bien les chiffres ronds et le FIFEM aussi: c'est pourquoi sa directrice, Jo-Anne Blouin, n'a pu s'empêcher de faire de sa 15e édition une aventure toute spéciale.Cette année, on a choisi Joël Legendre comme parrain d'honneur de l'édition. C'est pour de bonnes raisons que Jo-Anne Blouin l'a approché: «Joël est toujours très engagé dans les causes avec les enfants, tout en représentant la famille pas tout à fait traditionnelle.» Et parce qu'on ne fait pas les choses à moitié, c'est la ministre de la Culture du Québec, madame Christine St-Pierre elle-même, qui est la présidente d'honneur: «Après tout, c'est un 15e!!!» Et, pour présider le jury international, le festival s'est tourné vers la comédienne Marie Turgeon.
Panorama des films pour enfants
Comme se plaît à le rappeler Jo-Anne Blouin, le film pour enfants n'est pas un genre en soi, mais il est composé de drames, de comédies, de science-fiction, d'animation et de documentaires... C'est pourquoi le FIFEM ne se contente pas de «présenter un panorama de différents pays, mais un panorama de toutes les différentes histoires qu'on peut raconter. C'est ça qui est important.»
La programmation du FIFEM reflète les préoccupations de sa directrice: des films en provenance de plus de 23 pays. En tout, 38 moyens et longs métrages, 30 courts métrages. C'est en fait une vitrine de la production cinématographique mondiale qui s'offre aux enfants et aux adolescents. Animée par un esprit curieux, la direction du FIFEM sélectionne des films qui étonnent, qui surprennent et qui émeuvent. «Pour nous, la programmation regroupe des films récents aux thèmes variés et très pointus, comme la relation avec les parents, le passage de l'enfance à l'adolescence. Il y a des premières mondiales, internationales et nord-américaines, certains de ces films représentent leur pays aux Oscar», explique Mme Blouin.
La compétition officielle
On retrouve quatre films en compétition officielle. Tout d'abord, pour les enfants dès l'âge de 6 ans, Nicostratos le pélican, non pas d'Emir Kusturica mais avec lui et réalisé par Olivier Horlait, une coproduction de la France et de la Grèce qui raconte l'histoire de Yannis, un garçon de 14 ans qui vit sur une petite île grecque demeurée sauvage. C'est lorsqu'il sauve d'une mort probable un jeune pélican du nom de Nicostratos que Yannis devient une vedette dans son île grâce à la popularité de ce magnifique pélican blanc, le plus grand oiseau de l'Europe... Charmant!
De l'Irlande, on pourra voir La piste d'atterrissage, réalisé par Ian Power (dès 6 ans). Cette fois, on rencontre le petit Paco qui aime faire les quatre cents coups avec son meilleur ami. Mais Paco ne connaît pas son père, qui vivrait en Espagne selon les histoires et légendes que lui raconte sa mère. Quand un pilote colombien s'écrase dans le petit village de l'Irlande, Paco trouve enfin le modèle qu'il recherchait et se fait un devoir de lui venir en aide.
Toujours pour les enfants de 6 ans ou plus, Parmi les loups, du réalisateur espagnol Gerardo Olivares. Dans l'Espagne de 1954, Marco, un gardien de chèvres dont le troupeau de la famille a été décimé par les loups, est forcé de travailler pour un homme rustre qui se révélera tendre. À ses côtés, il apprendra à vivre en communion avec la nature, au milieu des biches et des sangliers et, surtout, parmi les loups.
Finalement, le film qui complète la compétition officielle nous vient de la Chine: Un pont pour l'école est destiné à un public âgé de 8 ans ou plus. Les réalisateurs Peng Jiahuang et Peng Chen mettent en scène Wawa, un garçon de sept ans qui n'a qu'un seul rêve: aller à l'école comme sa grande soeur. Mais le trajet pour s'y rendre est périlleux: l'école se trouve de l'autre côté d'un fleuve tumultueux et il n'y a qu'un câble suspendu pour le traverser. Un terrible accident viendra confirmer le danger de cette traversée. Ce film s'inspire d'une histoire vraie.
Les minicinéphiles
Ils ont deux ans et ils vont au cinéma!!! Ce sont les minicinéphiles, et une section de la programmation leur est consacrée. Mais à quoi ressemble une salle pleine de bébés cinéphiles? «Le premier coup d'oeil est assez impressionnant: on a l'impression que la salle est vide, on ne les voit pas! Mais, peu à peu, on entend une espèce de babillage, et quand l'écran s'allume, c'est extraordinaire parce que souvent c'est leur premier contact avec le grand écran.» Tous ces films sont construits afin de stimuler l'interaction, ils ne con-tiennent évidemment pas beaucoup de dialogues et sont pleins de couleurs.
Dans cette catégorie pour les tout-petits, on retrouve entre autres deux films lettons. Le bal des lucioles est réalisé par Nil Skapans, Janis Cimermanis et Dace Riduze. En fait, c'est toute une série de courts métrages qui regroupe les mêmes personnages du monde des insectes, à qui il arrive des tonnes d'aventures. Autre film, cette fois réalisé par Dace Riduze et Janis Cimermanis, Le tigre et les autres animaux de la forêt met en scène des cochons amoureux, un cirque, un chasseur et un vieil homme, quatre courts métrages qui finiront de con-vaincre les plus sceptiques.
Attache ta tuque!
Au FIFEM, chaque année, on aime bien mettre l'accent sur certains films. Ça devient intéressant de les rassembler et de leur donner un écrin un peu plus particulier. Cette année, le projecteur se pose sur le cinéma d'animation russe et plus particulièrement sur le réalisateur Garri Bardine. «C'est un monsieur aujourd'hui assez âgé qui a déjà gagné un Oscar et une Palme d'or pour ses films d'animation. Il y a deux ans, il a tourné le classique Vilain petit canard», explique Jo-Anne Blouin. Ce conte d'Andersen, qu'on con-naît très bien, devient, dans l'imaginaire de Bardine, un film d'animation sur la musique de Tchaïkovski et le conte se transforme en comédie musicale chantée par des canards et des oies... Et, toujours dans l'esprit de la comédie musicale, Bardine nous offre aussi Chouchou la nounou sur des airs de Glen Miller. Les deux courts métrages de Chouchou seront présentés dans la catégorie minicinéphiles. Mais c'est en plein air que sera projeté Le vilain petit canard.
Eh oui, en plein air! C'est le grand happening du FIFEM: «Attache ta tuque!». Tous les soirs dès 17h30, dans le parc Molson, juste en face du cinéma Beaubien, on convie les cinéphiles à une grande projection en plein air. Il ne faut surtout pas oublier sa tuque, ses mitaines, sa chaise pliante et le chocolat chaud...
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Collaboratrice du Devoir