Marchés publics de Montréal - Un 17 décembre pour «eux»

Pierre Vallée Collaboration spéciale
Le marché Maisonneuve au temps des Fêtes
Photo: Source Marché Maisonneuve Le marché Maisonneuve au temps des Fêtes

Ce texte fait partie du cahier spécial Noël responsable

Le temps des Fêtes est une période de réjouissances, certes, mais c'est aussi un moment de l'année où la solidarité est de mise. Les marchés publics de Montréal l'ont bien compris en s'engageant pour la troisième année en faveur de la Guignolée du docteur Julien.

«Il y a quatre ans, je souhaitais que les marchés publics s'engagent pour une cause pendant le temps des Fêtes, explique Isabelle Létourneau, directrice des communications de la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal. Peut-être parce que je suis moi-même maman, la cause du docteur Julien me paraissait appropriée. J'ai donc pris contact avec la Fondation du docteur Julien afin d'offrir notre aide.»

Cette aide s'est concrétisée l'année suivante et dure depuis ce temps. «Comme nos marchés publics sont des lieux très fréquentés et achalandés, nous avons convenu avec la Fondation de rendre les aires communes accessibles aux bénévoles de la Guignolée du docteur Julien, afin de collecter des fonds auprès de la clientèle.»

Cette année, la journée de collecte aura lieu le samedi 17 décembre. «Mais nos clients peuvent donner tout au long du mois de décembre, puisque plusieurs de nos marchands ont accepté de placer près de la caisse une tirelire de la Guignolée du docteur Julien.»

Participation marchande

Outre la présence des tirelires dans les commerces, certains marchands ont choisi de s'engager davantage pour l'oeuvre du docteur Julien. «Il faut comprendre que les marchands qui ont pignon sur rue dans les marchés publics de Montréal sont des commerçants indépendants. La Corporation peut offrir les aires communes, mais elle ne peut pas obliger les marchands à collaborer davantage. Mais plusieurs d'entre eux ont choisi de le faire, et j'ai été surprise par leur grande générosité. Leur participation fait en sorte que les marchés publics deviennent, au temps des Fêtes, une véritable chaîne de générosité.»

Ainsi, l'entreprise Chocolats Privilège offrira le chocolat chaud aux bénévoles de la Guignolée du docteur Julien, non seulement à ceux qui se trouveront aux marchés publics, mais aussi à tous ceux qui participeront à la Guignolée au siège social de la Fondation du docteur Julien, situé rue Aylwin, dans Hochelaga-Maisonneuve.

Certains choisissent plutôt de verser une partie du produit de leurs ventes. «La boulangerie Première Moisson a choisi de verser 50 cents à la Fondation du docteur Julien pour chaque pain choco-canneberge vendu entre le 7 et le 17 décembre. La propriétaire de la Librairie gourmande a choisi la même voie en offrant à la Fondation cinq dollars à l'achat d'un exemplaire du livre Cuisinez avec le sirop d'érable du Québec, dont elle est l'auteure. Dans d'autres cas, les marchands choisissent plutôt de faire un don personnel à la Fondation du docteur Julien.»

Engagement à longueur d'année

Si l'engagement de la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal, ainsi que celui de certains de ses marchands, pour la Guignolée du docteur Julien mérite d'être souligné, il ne faudrait pas pour autant en déduire qu'il s'agit d'un geste isolé. Au contraire, l'action sociale des marchés publics de Montréal dure toute l'année et prend plusieurs formes, s'inscrivant du même coup dans le volet du développement durable des marchés publics, confié à un écoconseiller, Jean Gagnon-Doré.

«Dans la définition du développement durable, on trouve évidemment les bonnes pratiques écologiques, mais on y trouve aussi le volet social, tient à rappeler Jean Gagnon-Doré, ce qui fait que les marchés publics ont établi des partenariats avec plusieurs entreprises de l'économie sociale.»

Le cas du Centre de ressources et d'action communautaires (CRAC) de La Petite-Patrie, situé à un jet de pierre du marché Jean-Talon, est un bon exemple de ce type de partenariat. «Le CRAC qui, entre autres, oeuvre en sécurité alimentaire nous a approchés afin de recueillir auprès de nos marchands des aliments et des denrées.» Il s'agit d'aliments défraîchis qui ne passeraient pas le test de l'étal mais qui sont parfaitement comestibles. «Une fois recueillis, les aliments sont cuisinés et les plats distribués auprès de ménages en besoin. Le rôle de la Corporation est d'accompagner les bénévoles du CRAC, de leur présenter de nouveaux marchands et d'assurer le suivi de la cueillette, car un marchand qui accepte de trier et de mettre de côté des denrées s'attend à ce que celles-ci soient ramassées de façon régulière.»

Un autre exemple est celui de l'organisme

Petites-Mains, une entreprise d'insertion sociale pour les femmes immigrantes favorisant leur entrée sur le marché du travail par le biais de la couture industrielle. «Nous avons demandé à Petites-Mains de nous fabriquer des sacs en tissu, qui ont ensuite été vendus dans nos marchés. Il s'agissait aussi d'une campagne de sensibilisation pour réduire l'utilisation de sacs en plastique dans nos marchés publics.»

D'ailleurs, d'autres initiatives ont réussi à réduire considérablement l'usage de sacs de plastique dans les marchés publics. «Certains de nos marchands, c'est le cas de Première Moisson, ont réduit de 90 % la quantité de sacs de plastique en usage. Je dirais que les marchés publics aujourd'hui se comparent aux grandes chaînes en ce qui concerne l'usage de sacs en plastique.»

Depuis quelque temps, c'est le carton qui est dans la mire de Jean Gagnon-Doré. Il a conclu à cet égard une entente avec une autre entreprise d'économie sociale, Les Marronniers, qui agit pour l'insertion sociale des personnes ayant une déficience intellectuelle. «Les Marronniers nous fournissent un employé dont le travail consiste à récupérer le carton. Nous en récupérons présentement 8 ballots par semaine. Ce type de partenariat illustre bien ce que nous entendons par "développement durable dans les marchés publics de Montréal".»

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Collaborateur du Devoir

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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