Église - Un modéré succède à Marc Ouellet
Québec — Les années de controverse qui ont caractérisé le passage de Marc Ouellet au diocèse de Québec sont choses du passé. Son successeur, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, entend plus se concentrer sur la pastorale que sur les grands débats publics.
À un animateur de radio qui lui demandait hier si son approche serait «plus pastorale que dogmatique», le nouvel évêque de Québec s'est clairement distingué de son prédécesseur. «Si le Saint-Père m'a choisi en sachant qui j'étais [...], on ne peut pas s'attendre à autre chose. Moi, je suis un homme de terrain, a-t-il dit après avoir été présenté aux médias, à Québec. Je n'essaierai pas d'être autre chose que je moi-même, de jouer aux grands théologiens.»Se décrivant comme un homme «simple» et de «dialogue», Mgr Lacroix entend se concentrer sur le diocèse et se tenir loin des controverses. «Actuellement, la situation de notre pays, de notre Québec, requiert une délicatesse, une présence, un dialogue, une ouverture», a-t-il déclaré.
Sur le débat lancé par le maire de Saguenay à propos de la prière, Mgr Lacroix a dit hier qu'il y avait certes «des malaises dans la société» à ce sujet. Martelé de questions sur l'avortement, il a rappelé que la position de l'Église était la défense de la vie sans s'attarder sur le sujet.
Monseigneur Lacroix est pourtant un proche de Marc Ouellet, avec qui il a travaillé comme missionnaire en Colombie. Marc Ouellet a par ailleurs joué un rôle clé dans sa nomination puisque c'est lui qui propose au pape des listes d'évêques potentiels dans le cadre de ses nouvelles fonctions au Vatican.
Un jeune évêque
Natif d'un petit village de la Beauce et aîné d'une famille de sept enfants, Gérald Cyprien Lacroix est entré en religion à 19 ans et est âgé de 53 ans, ce qui fait de lui le plus jeune évêque du Québec. Comme il l'a fait remarquer lui-même hier, il pourrait battre des records de longévité au poste d'archevêque. «Si je me rends jusqu'au terme de mon mandat — vous savez, un évêque, ça prend sa retraite à 75 ans — alors on en a peut-être pour 22 ans ensemble!»
Apparemment surpris par sa nomination, il a même dit ne pas se considérer «à la hauteur du poste», mais ajouté que «Dieu n'appelle pas des gens capables, mais rend capables les gens qu'il choisit».
Avant d'être nommé archevêque de Québec, Mgr Lacroix a servi pendant deux ans comme évêque auxiliaire dans la capitale. Il était auparavant évêque de la ville d'Amos. Un autre évêque auxiliaire de Québec, Mgr Gilles Lemay, le remplacera en Abitibi-Témiscamingue.